Sous les chaumières, la souffrance est indescriptible. À l’heure actuelle, les fragiles bourses ont du mal à faire face à la rébellion des prix qui, pour certains, sont passés du simple au double.
Ibrahima Diallo est boutiquier. Au quartier liberté 3, où il tient son business, l’homme fait face, au quotidien, à la furie de ses clientes. La montée des prix des denrées est passée par là. Pour lui, les prix ont littéralement prix l’accesseur.
«Prenons le prix du lait qui coutait 2500 francs cfa le kilo. Maintenant il te faut débourser 3600f aujourd’hui pour l’avoir», nous balance le commerçant. Du côté de l’huile, même chose. Le litre était à 1600 francs Cfa. Maintenant, il est à 2000 francs cfa. Idem pour le sucre dont le Kilogramme est passé à 700 francs Cfa alors qu’il se vendait à 600 francs Cfa, il y a peu.
L’oignon, quant à lui, s’échange à 18 000 francs Cfa le sac et 900 francs Cfa le kilo. La pomme de terre idem, au moment où le kilo du riz trône à 500 francs Cfa. Les bouillons n’ont pas été épargnés. Ces cubes dont les 4 s’échangeaient à 100 francs cfa ont subi une hausse de 25%. Désormais, avec 100 francs Cfa, vous ne pouvez en avoir que 3.
Et cela, ce n’est pas que dans l’échoppe d’Ibrahima. Partout dans les boutiques, magasins et grandes surfaces de Dakar, le constat est unanime. Les prix ont pris l’ascenseur. Et la souffrance est tout simplement atroce pour les bourses même les plus solides.
«Nous sommes vraiment fatigués, nous ne pouvons même pas économiser. Tout est cher, on dirait que le gouvernement n’est pas au courant de ce que nous endurons dans ce pays» martèle Khady Sidibé, traiteur logée dans les sicaps. La dame a vu le kg de la viande de Bœuf grimper à 4000 francs Cfa et celui du mouton est à 5000 francs Cfa.
Astou Sène, sa voisine, de lui arracher la parole: «C’est anormal. Tout ce qui se vendait à 25 francs Cfa aujourd’hui est cédé au double du prix. Le café de 25 francs Cfa n’existe même plus. Même les prix des bonbons ont augmenté. Ayez pitié de nous. Tout est cher, je me demande qu’allons nous devenir avec ces hausses interminables. Même avec 5000 francs Cfa tu ne peux pas avoir un déjeuner et un diner» dixit elle.
Aujourd’hui, la hausse n’éprouve pas que les modestes bourses. Elle fait peur jusque chez les sénégalais aux revenus les plus solides. Et le sentiment d’une régulation qui a déserté le combat, semble le mieux partagé.