Loin de nous le désir de nous ériger en donneur de leçons car nous partons du postulat que chacun a des défauts.
Mais, l’implication de députés de la République dans une sordide affaire de passeports diplomatiques aura été l’un des scandales qui aura le plus écorné l’image du Sénégal.
La condamnation dont ils ont été l’objet en dit long sur leur culpabilité. Et même s’ils seront libres parce qu’ayant déjà purgé les 5 ou 6 mois ferme, il n’en reste pas moins vrai que la tâche sera indélébile.
L’affaire nous aura montré qu’il ne suffit pas d’être dans les arcanes du pouvoir pour être à l’abri du besoin. Pis, elle prouve le fait que nos hommes et femmes politiques ont toujours besoin de davantage de moyens pour entretenir une clientèle politique insatiable.
Le plus grave, c’est que, sans rien justifier, elle pose la problématique du profil du député, de sa moralité, de sa formation dont l’Assemblée a la lourde responsabilité de s’en charger pour une large partie au mois.
D’ailleurs, un autre député avait aussi été épinglé pour trafic de drogue, une affaire qui gagnerait à être éclaircie.
C’est pourquoi, nous pensons que la Justice a été assez clémente sans doute au regard de leur statut. Ne serait-ce que parce que non seulement le verdict est clément mais que tous les bénéficiaires de ces passeports devraient également rendre compte pour corruption.
Aujourd’hui, la balle est aussi dans le camp du Ministère des Affaires Etrangères et de la Présidence qui doivent être particulièrement regardants sur les conditions de délivrance du passeport diplomatique. La délivrance de ce document doit être assez verrouillée pour qu’on n’en fasse pas une facilitation d’opérations commerciales internationales.
Comme quoi, il est important d’en tirer toutes les leçons afin qu’un tel trafic soit à jamais stoppé.
Elle doit dans tous les cas servir de passeport de moralité d’acteurs qui ont la lourde responsabilité de représenter le peuple sénégalais.