Un débat ouvert est une invite à une réflexion féconde mais aussi logique de la part de tous. L’affaire Ahmeth Aidara continue de susciter de vives polémiques et des grincements de dents du côté de la corporation et des superviseurs de la mission d’information. Et pourtant, le journaliste n’est pas un être entièrement à part à qui l’on doit inextricablement coller seul l’équidistance déontologique dans le cadre de son travail. En effet tous les domaines relevant de la mission de service public doivent inexorablement respecter ce critère d’équidistance au risque d’hypothéquer ce qui revient au Sénégalais. Mais hélas, l’affaire Ahmeth Aidara sous-tend vraisemblablement autre chose qu’une volonté manifeste de faire respecter le métier de journaliste, malheureusement !
Dans notre pays, hormis le journaliste, les gens ont érigé en système ce que l’on pourrait qualifier de conflits d’intérêt dans le cadre de leurs activités quotidiennes sans que personne ne trouve à en redire. S’il est vrai que le journaliste ne doit en aucune façon verser dans des conflits d’intérêt, il en résulte que de puissantes personnalités en charge des affaires publiques travaillent sur la base des conflits d’intérêt.
Et la plupart d’entre elles sont devenus des milliardaires à cause de cette pratique répréhensible. L’équidistance, on l’a dit et redit présuppose d’éviter toute posture partisane qui puisse entacher le travail du journaliste dont le travail relèverait du droit du public à l’information. Mais à ce titre, l’homme politique aussi serait interpellé, ainsi que le syndicaliste, l’enseignant et autres corporations.
L’on voit des maires ministres ou vice-versa. Des syndicalistes chefs d’entreprise, des fonctionnaires de l’Etat ou députés de la majorité bénéficiaires des marchés de l’Etat. Les principes qui rejettent les conflits d’intérêt ont vocation à s’appliquer à l’ensemble de la sphère publique au sens large du terme. Et pourtant, ce n’est pas le cas.
L’on comprend dès lors que la mission d’intérêt général, de service public soit strictement dédiée à Ahmeth Aidara alors qu’une cohorte de personnalités en charge de la destinée de nos compatriotes verse quotidiennement dans des conflits d’intérêt sans être inquiétés une seule fois. D’ailleurs dans notre pays, les gens ont vraisemblablement érigé en système les conflits d’intérêt.
Ils se dédoublent fonctionnellement à tout point de vue.Ce qui est susceptible d’entacher le bon fonctionnement des Institutions de la République .L’affaire Ahmeth Aidara n’en est que l’iceberg. L’équidistance ne voudrait pas que les médias d’Etat investis de la mission de service public n’invitent que des personnalités du pouvoir.
Les opposants quant à eux y sont déclarés persona non grata. Les ministères de souveraineté doivent impérativement être tenus par des apolitiques. Et pourtant, c’est tout à fait le contraire auquel on assiste. Même la première Institution de notre pays n’est pas épargnée par ces conflits d’intérêt car il est très difficile de démêler l’Institution Première du Président de l’Apr.
Toutefois, on ne peut aussi passer sous silence, la posture partisane d’Ahmeth Aidara qui aura usé d’une armada de communication des médias de Bougane Guèye Dany pour ravir la vedette au maire sortant Aliou Sall à Guediawaye. Normal mais sa posture partisane à ce niveau reste contraire à l‘éthique et à la déontologie qui sied au métier de journaliste.
Seulement, il n’en a pas fait plus que Babacar Diagne qui aura toujours servi les différents régimes en étant toujours été leur faire-valoir. En vérité, tout cet acharnement et ce branle-bas de combat à l’endroit du Groupe DMEDIA et de son Président se comprend. Sur le plan politique, Bougane dérange au plus haut niveau car on ne l’avait pas vu venir.
Son groupe de presse également intéresse beaucoup les sénégalais en raison du travail remarquable et professionnel qu’il effectue de jour comme de nuit. Tout se sait dans ce pays et l’affaire Ahmeth Aidara n’est que l’iceberg de ce qui se trame depuis longtemps. Le Sénégal reste un pays atypique où des gens honnêtes doivent payer un lourd tribut au moment où d’autres qualifiés de prédateurs, versent dans le nombrilisme béat sans jamais être inquiétés, malheureusement !