Au marché Castor de Dakar, les prix des denrées n’ont pas connu de hausse pour le moment à quelques jours du ramadan. Mais la rareté du poisson commence à inquiéter les vendeuses. Faisant un tour au marché, une équipe de PressAfrik a discuté avec les commerçants sur les différents prix d’oignons, pommes de terre, viande, riz et poisson.
Ambiance et joie sont au rendez-vous au marché de Castor, ce jeudi. L’endroit est déjà bondé de monde qui zigzague entre les étales pour faire des achats. Des produits diversifiés attirent les visiteurs. Assise sur un banc devant son étal de légumes, Anta, âgée d’une quarantaine d’années, tient un morceau de tissu avec lequel elle chasse les mouches. Vendeuse dans ce marché depuis plus de cinq ans, elle soutient que depuis quelques semaines les prix n’ont pas bougé : « Tout est accessible en ce moment, les denrées alimentaires sont à des prix abordables. Mais je ne peux pas assurer le fait qu’ils le seront pendant le ramadan. Le kilo d’oignons coûte actuellement 350 FCFA et le kilo de pomme de terre 400 FCFA », explique-t-elle.
Au marché Castor, les temps sont durs pour les revendeuses de poissons. Elles sont confrontées à la flambée des prix d’achat de leurs marchandises. De taille élancée, les mains sur ses hanches, Daba déplore la rareté du poisson qui impacte sur le prix. « Je ne peux plus avoir de bénéfices conséquents. Mes clientes ne comprennent pas qu’il y a des changements au marché. C’est difficile pour moi, mais j’ai le devoir de nourrir ma famille. Alors, je me bats pour liquider mes poissons et avoir au moins la dépense quotidienne et de me ravitailler le lendemain », confie la vendeuse la mine refrognée.
Une inquiétude pour les jours à venir
De l’autre côté du marché, les bouchers qui se tiennent devant leurs stands s’activent à couper la viande à l’aide d’une manchette pendant que d’autres s’affairent à sortir leurs marchandises des congélateurs pour les présentés aux clients. Tablier taché de sang accroché au coup, Mor, interrogé sur une probable hausse, assure que les prix sont stables en ce moment.
« Les prix de la viande de mouton et de bœuf ont connu une légère hausse il y a quelques jours, mais depuis lors, ça n’a pas bougé. Le prix du kg de bœuf est à 3 400 francs. Pour la viande de bœuf sans os, le kilo est à 4 000 francs et celui du mouton à 5 000 francs », renseigne le boucher.
Par ailleurs, il estime que si le prix venaient à connaître une hausse, ce sera indépendant de leur volonté, car le bétail leur vient de loin et que les frais du transport sont très élevés surtout avec la fermeture des frontières avec le Mali.
Après un tour chez les commerçants du marché Castor, les témoignages restent les mêmes : les prix n’ont pas encore bougé. Une situation que les clients espèrent voir perdurer. « Je pense que si les prix augmentent encore on ne pourra plus bien manger. Tout est déjà cher vraiment. Mais comme on est au Sénégal rien n’est stable », fustige Ramata, fidèle cliente du marché.