Ousmane Sonko, l’opposant radical, revient sur le devant la scène pour « tancer » le président le président de la république, humilier les magistrats, accuser des généraux de l’Armée et désigner les « comploteurs » de l’affaire Adji Sarr. Sans langue de bois, le nouvellement élu maire de Ziguinchor a dicté sa loi a toute une République mais surtout à son président qu’il a accusé de tremper dans des manœuvres tendant à le détruire. Coup politique ou délire, voici Ousmane Sonko dans une opération de reconquête de « ses jeunes »…
La victoire de la coalition Benno Bokk Yaakaar aux élections Locales du 23 janvier 2022, le triomphe des Lions de la Téranga à la Coupe d’Afrique des Nations de Football au Cameroun, l’inauguration du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio et le lancement du prolongement du TER (Train Express Régional) de Diamniadio à l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD), ont redoré le blason du président Macky Sall et verni sa côte de popularité. Macky Sall est passé, en l’espace de deux mois, de « mauvais » président à « bon » président. Et cela devant un Sonko lapidé et hué à l’Université lors du sacre des Lions.
Cette montée en puissance de Macky Sall à quatre (4) mois des élections Législatives est un échec pour le leader du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko. Ce dernier fraîchement élu maire de Ziguinchor, s’est isolé de la scène politique nationale pour effectuer des « réglages » techniques et structurels dans sa nouvelle ville. Et pendant ce temps, son adversaire farouche, Macky Sall n’a pas chômé. Il s’est fait une nouvelle personnalité parmi les « jeunes » qui adulaient Sonko.
Et sentant sa popularité écorchée par le président de la république, Ousmane Sonko fait une apparition musclée sur la chaîne de télé « Walfadjri » pour remettre « ses » pendules à l’heure et reprendre son discours guerrier et va-t-en-guerre. Mais face à des confrères « frileux » et hésitants, Ousmane Sonko a répété les mêmes diatribes que celles prononcées avant les émeutes de mars 2021. « Macky Sall à la tête du complot », les « magistrats corrompus », les « comploteurs » de l’Affaire Adji Sarr et « l’appel » aux jeunes pour barrer la route à Macky.
Ousmane Sonko n’a rien inventé. Il a pris les mêmes mots et il les a remis sur la table devant les journalistes qui manquaient de réplique comme s’ils avaient peur des représailles. Tout le monde sait que Sonko a accusé le président Macky Sall, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, le magistrat instructeur dans l’affaire adji Sarr, l’ancien Directeur des Domaines, Mamour Diallo et le Général d’Armée Moussa Fall. Aucune nouveauté dans ses propos. Mais aucun journaliste ne lui a posé la question de savoir si c’est le « complot » qui l’a conduit au salon de massage ou encore s’il avait couché avec Adji Sarr.
Si les journalistes présents ont été des « complices » de l’opposant Ousmane Sonko, ce dernier a quand même profité de ce laxisme pour s’auréoler de gloire et dicter sa loi à toutes les institutions de la République. « Je ne répondrai plus au juges » a-t-il dit. « Aucun juge ne peut me condamner dans cette affaire, c’est le non-lieu que je veux entendre ». Mais Ousmane Sonko va plus loin en narguant le gouvernement et les forces de défenses et de sécurité : « personne ne peut m’empêcher de voyager » tout en brandissant son passeport diplomatique délivré par le ministère des Affaires étrangères, il y a seulement 4 mois.
La Justice qui confisque son passeport civil et le ministère des Affaires étrangères qui lui délivre un passeport diplomatique. Quelle cacophonie ! Mais une grossière erreur du gouvernement. Ousmane Sonko a non seulement dicté sa Loi aux institutions de la République mais il a aussi dominé des journalistes qui redoutaient l’après interview de la télé Wal Fadjri qui regorge de confrères hostiles au régime de Macky Sall et sympathisants du parti Pastef.