Diary Sow est une « matière grise » hors du commun qui étudie au prestigieux Lycée Louis le Grand à Paris.Elle a disparu des radars en 2021 plongeant ainsi ses compatriotes dans la stupeur totale.Adji Sarr est une masseuse de 20 qui a porté plainte contre le « chef de l’opposition » sénégalaise.
Deux trajectoires différentes. Deux histoires dissemblables mais deux amazones qui se doivent une certaine délivrance. Celle de profiter de la journée internationale de la femme pour retrouver leur quiétude en termes de justice de l’opinion ou du temple de Thémis.
Boursière d’excellence, Diary Sow est en classe préparatoire scientifique au sein du prestigieux lycée Louis-Le-Grand à Paris. Le 4 janvier 2021, elle ne donne plus signe de vie. Trois jours plus tard, l’établissement prévient les services consulaires de son absence.
Le président sénégalais Macky Sall en personne exige alors “que toutes les démarches nécessaires soient entreprises en vue de la retrouver dans les meilleurs délais”. Dans la foulée, une plainte pour “disparition inquiétante de majeur” est déposée à Paris.
Alors Diary Sow,la « matière grise sénégalaise et meilleures élève durant deux années consécutives déclencha les choux gras des médias occidentaux et sénégalais. Pourtant, la piste criminelle est rapidement écartée par les enquêteurs. Ainsi,après avoir passé le réveillon du 31 décembre à Toulouse en compagnie d’une amie, l’étudiante avait regagné sa résidence universitaire avant d’emporter ses effets personnels.
Le 21 janvier de la même année, Diary Sow sort de son silence dans une lettre publiée par son parrain Serigne Mbaye Thiam. La jeune fille déclare avoir “laissé assez d’indices” pour faire savoir qu’elle partait de son “plein gré”, dans le but de faire une “pause”.
Paff ! Les sénégalais n’en revenaient pas et la suite est connue de tous. Et comme une fille en cache une autre, Adji Sarr une masseuse de 20 ans porte plainte contre le principal opposant au Chef de l’Etat Macky Sall qu’il accuse de l’avoir violé et menacé de mort.
La justice se mêla à l’enquête et vite, l’affaire prit une tournure burlesque jamais vue dans l’histoire politique du Sénégal. Ousmane Sonko député fut convoqué à la Section de Recherche de la Gendarmerie mais il refuse de déférer à la convocation arguant qu’il est protégé par son immunité parlementaire.
Chemin faisant, les députés de la majorité précipitèrent les choses et son immunité fut levée dans les conditions illégales,selon l’opposition parlementaire. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase fut le jour où Sonko décida d’aller répondre au juge.
En cours de route, il fut arrêté pour trouble à l’ordre public et placé en garde à vue à la Gendarmerie de Colobane. Et c’est en ce moment que des manifestations monstres ont été enclenchées par ses partisans. Et comme une “guerre mondialisée”, Dakar et plusieurs capitales régionales du pays furent mise à sac.
Plus d’une douzaine de morts furent notées au cours de ces émeutes. Sonko se présenta devant le juge et obtient une liberté provisoire assortie d’un contrôle judicaire. En effet voilà deux sénégalaises dont leurs trajectoires resteront gravées dans les annales historiques de notre pays. La première se découvre sous le visage d’un ange et la seconde sous le visage d’une victime instrumentalisée.
Et la journée mondiale de la femme est l’occasion pour rendre justice à Adji Sarr qui continue de faire les choux gras des médias occidentaux. Elle continue de réclamer justice nonobstant la complexité de son dossier judiciaire. Quant à Diary Sow, une bonne dose de justice de l’oubli la rendrait peinarde car, l’opinion l’avait tant accablé. Quoi qu’il en soit, la mère de l’humanité reste à l’honneur pour sauver l’honneur de la femme.
Assane SEYE