Si le soulagement est le sentiment le mieux partagé par les ménages depuis l’annonce de la baisse des prix des denrées de première nécessité, certains attendent plus, pendant que les commerçants souhaitent des mesures d’accompagnement pour ne pas « être les agneaux du sacrifice ».
Mame Diarra Sy est ménagère. Chaque matin, panier à la main, elle va au marché pour se ravitailler. Mais, ce jour de marché a un goût particulier pour cette mère de famille. En effet, elle a eu écho de la baisse des denrées de nécessité. C’est donc avec plus de sérénité qu’elle se dirige vers le marché de l’Unité 14 des Parcelles Assainies. La trentenaire se réjouit de la nouvelle, elle considère cela comme une bonne manière d’alléger le panier de la ménagère. « C’est une décision à saluer, car la vie est chère », dit-elle. « Affirmatif », renchérit Mamadou Cissé, père de quatre enfants coincé entre la dépense quotidienne et les charges mensuelles. Mais, il estime que même si elle est bienvenue, « la baisse reste faible compte tenu des charges qui pèsent sur les ménages ». Gora Faye apprécie positivement la baisse des prix. Ce père de famille estime que toute baisse est la bienvenue. « Cela va soulager un tant soit peu notre porte-monnaie et augmenter notre pouvoir d’achat », affirme-t-il. Pour Fatou Faye, gargotière aux Parcelles Assainies, les prix des denrées sont tels que la moindre baisse est toujours la bienvenue.
« De la poudre aux yeux » pour certains commerçants
Le marché de l’Unité 14 des Parcelles Assainies est en pleine effervescence en cette matinée. Les activités vont bon train et il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin. C’est un ballet incessant de va-et-vient. L’ambiance est animée. C’est une journée comme une autre pour ces commerçants trouvés en pleine discussion. Leur sujet du jour tourne autour de la baisse des prix, annoncée la veille. « Ce n’est pas une baisse », affirme, péremptoire, Ass Fall. Ce grossiste soutient que c’est un leurre. Aliou Dramé est du même avis que son collègue. « C’est juste pour nous mettre en mal avec les acheteurs », affirme-t-il, le ton grave. Modou Fall est en pleine activité un peu plus loin. Il tente de satisfaire ses clients. Après le départ de ces derniers, le sieur s’accorde un peu de répit avant de reprendre. Contrairement à ses camarades, le grossiste ne semble pas être au courant de la baisse des denrées. Mais, il juge que c’est une bonne chose, car étant avant tout un chef de famille.