Le deuxième passage des nouvelles Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite a été lancé vendredi au centre de santé Gaspard Camara de Dakar, a constaté l’APS. «Le premier passage mené du 17 au 19 décembre 2021 sur l’étendue du territoire national dans un contexte difficile de pandémie de covid-19 a certes permis d’atteindre l’objectif de 95 % au niveau national, mais cette performance est insuffisante à cause des disparités notées au niveau des régions et districts», a expliqué le Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Venu présider la cérémonie de lancement des Jnv (25-27 février) devant les autorités administratives, locales et sanitaires, Alphonse Thiaw a relevé que c’est «ce cahier de charge qui est assigné aux agents de santé et aux acteurs communautaires, sous la supervision de l’Administration territoriale et l’implication des communes, des départements et de toute la communauté». Au Sénégal, le dernier cas de poliomyélite à poliovirus sauvage remonte à 1998. Toutefois, en 2010, le pays a connu quelques cas importés de poliovirus sauvage qui ont été maitrisés en moins de 6 mois. Depuis lors, une accalmie notable a été enregistrée grâce aux progrès du Programme élargi de vaccination de routine et de la surveillance, a rappelé le représentant du ministre. «Malheureusement, ces acquis ont été remis en cause un peu partout dans la sous-région et le Sénégal n’a pas été en reste», a-t-il dit.
En janvier 2021, un cas de poliovirus de type 2 a été isolé dans un échantillon environnemental, suivi quelques mois plus tard de l’apparition dans le pays, de formes paralytiques au niveau de certains enfants dans quelques districts sanitaires du pays. Pour atteindre les objectifs assignés à cette campagne, l’autorité sanitaire a dit compter, «comme par le passé, sur la motivation du personnel de santé et des volontaires, sur l’implication des élus locaux, des différents réseaux et associations à base communautaire notamment les Bajenu Gokh, sur les autorités religieuses, les chefs de quartiers et de villages, entre autres». Alphonse Thiaw a également lancé un appel solennel aux parents pour que tous les enfants âgés de 0 et 5 ans puissent être vaccinés durant cette campagne.
Prenant part, la représentante de l’Unicef au Sénégal, Silvia Danailov, au nom des partenaires de l’Initiative Mondiale de l’Eradication de la Poliomyélite, a rappelé que «la poliomyélite est une maladie grave, très contagieuse et invalidante, dont la souffrance et le poids, peuvent être évités par un simple geste : l’administration de 2 gouttes du vaccin polio oral aux enfants âgés de moins de 5 ans». Depuis le lancement de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (Imep) en 1988, a-t-elle souligné, «beaucoup de succès ont été enregistrés grâce aux efforts de vaccination de routine et aux multiples campagnes organisées».
Grâce à cette initiative, l’incidence de la poliomyélite a été réduite de 99,98% à l’échelle mondiale, selon Silvia Danailov. Des progrès sont imputables à l’utilisation à grande échelle du vaccin antipoliomyélitique oral (Vpo) avec sa capacité unique à induire le développement d’une immunité de groupe, car un enfant vacciné permet d’immuniser 200 personnes autour de lui. Elle a réitéré l’engagement des partenaires de l’Initiative mondiale d’Eradication de la Polio (Imep) d’accompagner cette campagne de sorte à contribuer efficacement à l’arrêt de circulation du poliovirus de type 2 et à la santé des enfants au Sénégal.