Monsieur le président de la République,
Dans le référentiel de la politique publique économique et sociale de notre chère Nation que vous avez l’honneur de diriger depuis une décennie, il est clairement défini votre vision que votre peuple s’est approprié et dont vous avez la lourde charge de veiller à la mise en œuvre dans le respect des lois et règlements et conformément aux besoins réels des secteurs de base, aux immenses attentes des acteurs des différents domaines d’activités et aux exigences de vos chers compatriotes.
Monsieur le président de la République
Vous nous invitez à la transformation structurelle de l’économie en mettant l’accent sur la création de richesses et d’emplois, à la promotion du capital humain, à l’élargissement et à l’accès à la protection sociale et à la préservation des conditions d’un développement durable, à la réponse aux exigences de bonne gouvernance et d’intégration régionale.
Monsieur le président de la République
Si ces axes stratégiques visent véritablement à créer l’ensemble des conditions de l’émergence, je vous demande de bien vouloir me permettre de vous poser la seule question qui me taraude l’esprit et qui, sans doute, tourmente chaque citoyen averti:
Comment comptez-vous atteindre à moyen et long terme de tels objectifs sans apporter définitivement des solutions structurelles à la crise de l’éducation?
Le président Nelson MANDELA , admiré de tous sans nul doute avait bien compris les enjeux quand il déclarait à l’attention des dirigeants africains que « l’éducation est l’arme la plus puissante qu’un État puisse utiliser pour changer le monde ». Je suis convaincu que vous aussi, vous comprenez parfaitement les enjeux mais le manque de volonté politique, les insuffisances d’efforts et l’absence d’actions fortes et de réactions conséquentes face au bafouement de la sacralité du secteur de l’éducation nationale m’inquiètent au plus haut niveau.
Monsieur le président de la République
Lorsque vous veniez d’accéder à la plus haute sphère de l’État, votre peuple dont la majorité vous aviait porté au pouvoir était émerveillé par le fait que vous soyez un pur produit de l’école publique sénégalaise. C’est ce système éducatif qui vous a inculqué toutes les connaissances requises pour faire de vous un bachelier, un ingénieur géologue, un cadre supérieur, un chef de division d’une grande société, un ministre, un ministre d’État, un premier ministre, un directeur de campagne vainqueur, un président de l’Assemblée Nationale, un opposant digne, courageux et ambitieux, un Président de la République et un président de l’Union Africaine.
Monsieur le président de la République
C’est ce système éducatif qui constitue le secteur le plus névralgique qui sous-tend le développement de notre pays que vous êtes en train de regarder s’effondrer à cause de perturbations inadmissibles depuis des années du fait des grèves cycliques qui impactent négativement la qualité des enseignements/apprentissages et le quantum horaire. Cette crise récurrente qui gangrène l’espace scolaire hypothèque l’avenir de nos enfants après vous avoir garanti un avenir radieux.
Et par devoir de reconnaissance, vous avez juste réussi à installer confortablement les enseignants qui vous ont formé sur la pente vertigineuse de la déchéance et de la précarité.
Et par devoir de reconnaissance, vous avez plongé les élèves de l’école publique dans le désarroi, l’angoisse et l’incertitude, loin de la quiétude des enfants de riches dans des conditions privilégiées au sein d’établissements privés ou à l’étranger.
Monsieur le président de la République
La jeunesse de notre pays a le droit à l’éducation et à une bonne éducation comme vous avez pu en bénéficier!
Nous réclamons un système éducatif performant et efficace, égalitaire et démocratique, sans discrimination aucune. Ces enfants ne méritent pas d’être les victimes expiatoires du sempiternel conflit État/syndicats.
C’est pourquoi, aujourd’hui, il est légitime pour le combat de la justice et de l’équité, de battre le macadam, de monter sur les tréteaux et de clamer nos rages et désespoirs.
Je lance un appel solennel, à vous et à votre gouvernement, pour veiller à des négociations sincères avec la correction des inéquités qui ne créeront pas d’autres inacceptables inéquités. Je vous invite à trouver des solutions structurelles, concrètes et idoines pour sauver l’école publique des gouffres de la désolation et du chaos.
Les syndicats d’enseignants ont assez fait preuve de patriotisme et de réalisme pour faciliter une sortie de crise urgente et salutaire.
Monsieur le président de la République
De votre attitude responsable et de votre bienveillante volonté politique, dépendent l’avenir des jeunes de toute la nation.
Aujourd’hui encore, vous avez la responsabilité historique d’écrire dans les annales de l’histoire votre nom en lettre d’or ou en lettre d’échec. Nous formulons de ferventes prières en ce vendredi saint de rencontre de dernière chance, pour un dénouement prompt et heureux de cette situation d’instabilité chronique aux préjudices regrettables.
Papa Abdoulaye dit Papis KAMARA
SG SELS Authentique/Section Louga
2eme SG national Adjoint SELS/A