Pour renforcer les connaissances des acteurs de la lutte phytosanitaire sur les bonnes pratiques de prévention et de contrôle des rongeurs, un atelier de formation et de sensibilisation de trois jours s’est tenu à Saint-Louis. Rencontre au cours de laquelle les recommandations ont été orientées vers une approche de gestion intégrée des rongeurs, avec la mise en place d’un dispositif de veille et une anticipation des actions avec les communautés villageoises.
Dans la vallée du fleuve Sénégal, il est fréquent que les productions rizicoles soient attaquées par des rongeurs. D’ailleurs, la dernière attaque de rats remonte au début de l’année 2021. Des études menées par des experts de la Fao, sur la demande de la Direction de protection des végétaux (DPV), ont montré que les infestations des rongeurs ont impacté plus de 15 000 ménages agricoles dans la région de Saint-Louis.
Pour le président du Comité filière riz (Ciriz), les pertes occasionnées par les rongeurs, pendant les campagnes 2019-2020 dans la vallée du fleuve Sénégal, ont été très énormes et plus de 10 000 ha ont été touchés. « On a enregistré, la dernière saison, des pertes estimées à environ 24 265 tonnes de riz, soit 6 % de la production, pour plus de 3 milliards F CFA. D’après les résultats des études qui nous ont été présentées, les ménages impactés pourraient basculer dans l’extrême pauvreté et perdre leurs moyens d’existence, si des actions d’anticipation et de lutte ne sont pas mises en œuvre », a révélé Oumar Bouna Niang.
Raison pour laquelle, pour éviter de tels dégâts importants durant les prochaines saisons, a-t-il poursuivi, les partenaires techniques sont invités à étendre la lutte aux rongeurs autres que le rat, pour être mieux connus par les acteurs de la lutte phytosanitaire. « Avec la récurrence des infestations de rongeurs dans la vallée du fleuve Sénégal, la formation des acteurs sur les bonnes pratiques de prévention et de contrôle des rongeurs est venue au moment opportun. Les travaux ont permis de mieux connaitre les rongeurs nuisibles des cultures pour en faciliter la maitrise de l’identification et de partager sur les méthodes de gestion intégrée des rongeurs’’, a soutenu M. Niang.
Pour le représentant de la DPV, la rencontre a été une occasion pour échanger avec les producteurs et autres acteurs de la vallée sur les méthodes de lutte efficaces contre les rongeurs. Toutefois, a-t-il ajouté, il est possible de le prévoir, grâce à un système de veille et de mise en place des mesures d’intervention efficaces et peu coûteuses, surtout lorsqu’elles sont réalisées précocement.
« Pour aboutir à de tels résultats, il faut beaucoup insister sur la prévention, en formant et en alertant les producteurs. Si on ne réussit pas cette phase, la lutte contre les rongeurs peut mener jusqu’à l’utilisation des produits chimiques. Ce qui n’est pas souhaité », a déclaré Ousmane Dieng de la DPV.