Avec l’avènement du Ter et du Brt, la modernisation du secteur des transports est en marche. Mais, la situation appelle des réajustements pour permettre aux transporteurs d’avoir un travail décent.
Les transporteurs en commun veulent un travail décent. Malgré son dynamisme, le secteur est toujours frappé par la précarité. Après les négociations entreprises le 13 juillet dernier entre les transporteurs et le ministère du Travail, à l’issue desquelles un protocole d’accord avait été signé grâce à l’intervention du ministère du travail dans le secteur du transport en commun. Ils ont encore manifesté leur volonté de professionnaliser leur milieu. Evidemment, l’appel a été entendu par les décideurs, qui essaient de trouver la voie pour y arriver. «C’est un atelier qui vise à mettre les parties prenantes ensemble pour nous doter d’une feuille de route qui va nous permettre, ensemble, de cheminer en direction d’un travail décent», explique le ministre du Travail.
D’après Samba Sy, «le travail décent va conforter le secteur du transport. Car quand un travailleur est dans de bonnes conditions de travail, il est en sécurité. Quand il sait que son offre d’aujourd’hui va garantir sa vie de demain, il aura davantage le cœur à l’ouvrage. Il sera plus productif, et s’il est plus productif, l’employeur y trouve son compte».
Selon toujours le ministre, «le travail décent va profiter à tout le monde et au-delà du secteur concerné, il va finalement servir le pays dans l’ensemble». En tout cas, les transporteurs en proie à la précarité voudraient que leurs préoccupations soient prises en compte par les autorités.
Selon Alassane Sy, le représentant des Gie, le secteur du transport en commun fait aujourd’hui face à une rude concurrence déloyale. Alors que beaucoup parmi eux sont signataires de contrats. Il en dénombre une centaine. «On sollicite l’aide de l’Etat pour lutter contre cette situation qui peut plomber l’activité du transport», dit-il.
A en croire le représentant des transports routiers, le programme du renouvellement des bus Aftu traverse beaucoup de difficultés. Même s’il admet que ce programme est une réussite. «Il a changé le visage du trafic dans la capitale, amélioré l’offre de service», s’est réjoui Samba Sy, qui a appelé les parties à s’y impliquer. Car, dit-il, «le secteur du transport est stratégique et joue un rôle important dans l’économie du pays».
Par ailleurs, le ministre du Travail rappelle que l’Etat a fait des efforts pour moderniser ce secteur. Par contre, Samba Sy prévient les transporteurs des changements qui peuvent s’opérer dans le secteur, avec le Ter et l’arrivée imminente du Brt. Ces révolutions doivent les préparer à anticiper. «Mais, le secteur doit être épuré afin que toutes les personnes qui évoluent par le biais de la fraude, soient expurgées», poursuit Samba Sy. Mais, le ministre du Travail reconnaît que l’Etat a un effort à faire dans l’organisation du transport et l’adaptation des textes, afin de mettre un terme à la concurrence déloyale qui affecte ce secteur. «On ne peut pas avoir besoin d’un véhicule et s’ériger en transporteur, sans respecter ce que la réglementation impose», prévient-il.