L’heure est maintenant aux perspectives d’avenir pour le leadership régional de la majorité présidentielle au sud du pays. L’Apr et la coalition « Benno Bokk Yakaar » cherchent à se relever de la défaite cuisante de Benoît Sambou et de Seydou Sané aux élections municipales et départementales de dimanche dernier. En analysant les résultats obtenus et les péripéties qui avaient conduit à l’investiture de Benoît Sambou sur la liste de « Benno », il est possible de dire que le fait d’avoir écarté Doudou Kâ, a été une erreur monumentale.
Le Directeur de l’Aéroport international Blaise Diagne était bien parti pour faire face à Ousmane Sonko et sa coalition. Les deux jeunes leaders, étant de la même génération, se connaissent bien. Ils ont eu à se mesurer sur terrain de la mobilisation dans les rues de la capitale du Sud. Mais, de basses manœuvres souterraines opérées par Mahmoud Saleh, ont écarté Doudou Kâ des investitures au détriment de Benoît Sambou, qui était crédité de 6% des intentions de vote.
Ces mêmes enquêtes d’opinions donnaient à Doudou Kâ plus de 45% des voix, à Aliou Sané un score de 9% et 15 % pour le maire sortant Abdoulaye Baldé. Benoît Sambou de même que Seydou Sané, s’étaient aussi farouchement opposés à l’investiture de Doudou Kâ comme tête de liste à Ziguinchor, prétextant des considérations ethniques. Et, selon les sources, ils auraient même insisté auprès du président du parti, Macky Sall.
Mais au moment du choix final, Mahmoud Saleh aurait lancé qu’il n’était pas question “d’aliéner le parti”, en investissant Doudou Kâ ou Baldé et qu’il fallait un militant Apr de souche. C’est sur ces entrefaites que Benoît Sambou a été choisi. Le candidat de « Benno Bokk Yakaar » Benoît Sambou a été défait par le leader du Pastef Ousmane Sonko, qui devient ainsi, le nouveau maire de la capitale du Sud. La coalition qui l’a porté au pouvoir « Yewwi Askan Wi », a d’ailleurs fait une razzia dans toute la Casamance, remportant un grand nombre de communes et de départements.
Echec patent de Benoît Sambou
Aujourd’hui, à l’heure de l’évaluation des résultats du scrutin au niveau du camp de la majorité présidentielle, l’échec de Benoît Sambou est plutôt perçu comme un désamour entre lui et les Ziguinchorois. Si l’on se fie au nombre de suffrages qu’il avait engrangés en 2014 (7300) et son score de dimanche dernier (5785), l’on voit nettement que les populations lui ont tourné le dos malgré la confiance renouvelée du Président Macky Sall. Pour confirmer l’adage “ On ne fait pas du neuf avec du vieux”, Benoît Sambou ne peut pas prétendre relever le parti ou la coalition présidentielle à Ziguinchor. Des rapports fallacieux tentent de faire porter la défaite de Bby à Doudou Kâ, à cause de son soutien à Abdoulaye Baldé. Mais, les véritables raisons multiples et complexes, dit-on, sont à chercher ailleurs.
On pointe du doigt certains leaders politiques qui auraient donné des consignes de vote sanction. C’est le cas de Marie Angélique Manga, qui n’est plus visible sur le terrain et sur qui pèsent de lourdes suspicions de connivence avec l’ennemi…Aminata Assome Diatta est aussi logée à la même enseigne et les responsables du Sud l’accusent ouvertement d’avoir fui le combat, pour faire plus de place à Ousmane Sonko. Rien, disent-ils, n’explique son militantisme à Keur Massar.
D’ailleurs, lors des événements de mars dernier, un coup de fil réel ou supposé entre elle et le leader de Pastef avait défrayé la chronique. Aujourd’hui, le poids politique de Doudou Kâ à Ziguinchor est une réalité palpable au vu des résultats des uns et des autres. Mais également au regard du travail colossal qu’il a déjà abattu dans la capitale du Sud. Exit Benoît Sambou et Seydou Sané, un boulevard s’ouvre pour le Directeur de l’Aibd, qui est le seul à même de relever le flambeau du parti et de la coalition « Benno Bok Yaakaar » à Ziguinchor. Mais, il lui faudra réconcilier le parti avec lui-même et fédérer toutes les énergies autour de sa personne.