Par Ibrahima DIALLO
Candidat à la ville de Ziguinchor, Ousmane Sonko voit grand pour sa Casamance natale. Au-delà des limites administratives et géographiques de la capitale du sud où il brigue le suffrage des populations, le leader des Patriotes du Sénégal ambitionne d’imprimer une nouvelle dynamique du développement qui doit couvrir toute la Casamance naturelle. Son ambitieux programme dénommé BUROK (Travail, en Diola) dessine une nouvelle vision des politiques publiques et un nouveau modèle économique basé sur l’économie sociale et solidaire.
BUROK, une vision de la Casamance moderne.
Divisé en deux parties, BUROK présente deux volets programmatiques distincts: le programme communal et le mandat territorial qui englobe l’ensemble des localités de la Casamance naturelle.
La Casamance naturelle regroupe les trois régions du sud du pays. Il s’agit de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou.
Avec son programme BUROK, Ousmane Sonko inaugure une vision territoriale du développement. Convaincu qu’aucune commune de la région ne peut à elle seule assurer son développement, il mise sur une convergence des besoins à l’échelle du territoire. L’intercommunalité qu’il prône est une solution durable pour régler les problèmes liés à la saturation foncière dont les populations font face. Pour exemple, la ville de Ziguinchor, qui ne dispose plus d’espace, pourra installer son usine de traitement des déchets à Niaguiss dans le cadre d’une entente regroupant plusieurs collectivités territoriales.
Des collectivités regroupées ont aussi une voix plus forte dans le cadre de la coopération internationale. Le GIC du département Dagana (Groupement intercommunal) qui a connu un grand succès avec plusieurs réalisations dans les domaines des infrastructures, de l’éducation et la santé dans tous les territoires du groupement en est une parfaite illustration. Le GIC avait réalisé ces projets grâce à la coopération décentralisée avec le Conseil général du Nord et la région Nord Pas-de-Calais en France.
Metaverse le futur de Ziguinchor.
Défini comme étant l’avenir de l’internet, le métavers est un espace virtuel de réalité augmenté où il est possible d’évoluer avec un avatar ou par le biais d’un hologramme. Univers parallèle, le métavers offre une multitude d’activités à fort potentiel de revenu économique: divertissements (jeux vidéo, concert, cinéma), éducation, sport et tourisme. «Avec le métavers, nous pouvons par exemple, louer les plages du Cap skirking à Hollywood pour la réalisation d’un film. Et ils n’auront même pas besoin de venir au Cap. Tout se fait avec la technologie» , avait expliqué Ousmane Sonko lors d’une rencontre à Ziguinchor.
Avec les potentialités touristiques de la région naturelle, Ousmane Sonko ambitionne de placer la Casamance comme la première plate-forme metavers de l’Afrique. Qui dit nouvel espace communautaire, dit nouvelles opportunités business pour les marques à la recherche de visibilité. Une chance à l’infini d’opportunités pour la Casamance.
En septembre 2021, Facebook, devenu Meta, a également annoncé un investissement de 50 millions de dollars pour garantir la construction du métavers de façon responsable, en partenariat avec des experts mondiaux, des associations de consommateurs et des décideurs politiques.
La monnaie locale au-delà de la polémique.
L’annonce de cette initiative dans le programme « Burok » du candidat Ousmane Sonko avait suscité de multiples débats et polémiques. Et pourtant, la monnaie locale et complémentaire n’est en rien liée à toutes ces accusations de régionalisme. Elle est un instrument financier crédible qui a fait ses preuves depuis 1932 en Autriche.
La monnaie locale complémentaire ou MLC est une monnaie parallèle qui ne provient pas du gouvernement et qui a pour usage unique d’être échangée dans une zone géographique déterminée. Elle est utilisée en complément de la monnaie nationale.
Entre autres objectifs, la monnaie locale permet de répondre aux principes de l’économie sociale et solidaire (ESS) et d’améliorer le dynamisme de l’économie locale. Ce type de monnaie n’a pas de cours légal. On ne peut spéculer avec elle.
Dans l’espace géographique de la Casamance naturelle où la pratique du troc est répandue, cette monnaie pourrait facilement s’intégrer dans le tissu socio-économique. La monnaie locale complémentaire permet d’améliorer les échanges au niveau local et dynamiser l’économie réelle par un soutien à l’emploi.
En 2020, un peu plus de 6000 monnaies locales et complémentaires ont été répertoriées à travers le monde dont une vingtaine en France.
L’emploi des jeunes, la création d’usines de transformation des produits locaux et la construction d’un centre de traitement des déchets sont autant de projets et d’initiatives contenus dans le programme « Burok » du candidat à la ville de Ziguinchor, Ousmane Sonko.