Le social-démocrate Olaf Scholz a prêté serment mercredi, devenant ainsi chancelier d’Allemagne après avoir été élu par le Bundestag. Il succède à Angela Merkel, qui a dirigé le pays pendant seize ans.
Deux mois et demi après les élections en Allemagne, le social-démocrate Olaf Scholz est devenu chancelier, mercredi 8 décembre, faisant revenir le centre-gauche au pouvoir et refermant définitivement les 16 années de l’ère Angela Merkel.
Le nouveau gouvernement allemand dirigé par le chancelier Olaf Scholz a prêté serment en début d’après-midi au Bundestag, la chambre basse du Parlement, ultime étape avant son entrée en fonction pour diriger le pays. Les ministres de la nouvelle coalition inédite de trois partis, composée des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux, forment le premier cabinet respectant la parité en Allemagne, avec huit femmes et huit hommes.
Sur les 736 élus du Bundestag issu du scrutin du 26 septembre, 395 ont voté pour Olaf Scholz, 303 contre et 6 se sont abstenus. Son élection comme neuvième chancelier de l’Allemagne d’après-guerre ne laissait aucune place au doute : son Parti social-démocrate (SPD), arrivé en tête aux législatives, dispose d’une confortable majorité (206 sièges), avec ses deux nouveaux partenaires de coalition, les Verts (118 sièges) et les libéraux du FDP (92).
Le Kremlin a souhaité l’établissement d’une « relation constructive » entre le président Vladimir Poutine et Olaf Scholz. « Nous tablons sur une continuité, que des relations constructives s’établissent entre le président et le nouveau chancelier », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Hommages en pagaille
L’élection d’Olaf Scholz marque le retrait d’Angela Merkel à l’issue de quatre mandats qui, à neuf jours près, ne lui auront pas permis de battre le record de longévité détenu par Helmut Kohl (1982-1998).
La dirigeante, qui a reçu des hommages en pagaille ces dernières semaines, quittera définitivement la chancellerie après une cérémonie de passation des pouvoirs avec Olaf Scholz, son adversaire politique mais aussi, jeu des alliances oblige, son ministre des Finances et vice-chancelier ces quatre dernières années.
Angela Merkel, au faîte de sa popularité il y a peu encore, met un terme à 31 ans de carrière politique, dont 16 à diriger la première économie européenne.
Féministe convaincu, Olaf Scholz prend à sa suite les rênes d’un gouvernement composé pour la première fois d’autant d’hommes que de femmes. Trois d’entre elles sont à la tête de ministères clés : les Affaires étrangères pour l’écologiste Annalena Baerbock, la Défense et l’Intérieur pour les sociales-démocrates Christine Lambrecht et Nancy Faeser.
Inédit, le gouvernement l’est aussi dans sa composition politique. Il réunit en effet pour la première fois depuis les années 1950 trois partis : le SPD, les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP). Malgré des programmes électoraux parfois aux antipodes, ces trois formations sont parvenues rapidement à s’accorder sur un programme qui fait la part belle à la protection du climat, la rigueur budgétaire et l’Europe.