Par Le »Quotidien »…….. L’Etat va déployer des agents en Angola, comme il l’a fait en Chine, au Japon pour le renouvellement des passeports des Sénégalais qui y résident. C’est l’assurance du Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Moïse Diégane Sarr, chargé des Sénégalais de l’extérieur, qui n’avance pas de date précise. Joint par téléphone, il détaille les «efforts» consentis par l’Etat pour régler ces questions administratives.
Les Sénégalais d’Angola qui dépendaient de l’ambassade du Sénégal au Gabon sont aujourd’hui rattachés à celle de la Rdc. Selon eux, depuis ce changement, ils sont confrontés à des difficultés pour le renouvellement de leurs passeports. Qu’en est-il exactement ?
On a engagé un travail extrêmement important d’organisation de nos compatriotes à l’étranger via nos missions diplomatiques consulaires. Ce que nous voulons : c’est avoir des interlocuteurs crédibles, c’est aider nos compatriotes, sans pour autant nous immiscer dans leur gestion. Sur la question de la gestion, c’est beaucoup plus les associations et autres qui s’en occupent. Mais l’idéal serait qu’on ait, dans chaque pays, une fédération qui représente la diversité et la pluralité des Sénégalais mais également des associations qui sont présentes dans le pays. Parce que souvent quand il y a des échéances, c’est beau que quelqu’un puisse prendre la parole pour parler au nom des Sénégalais de tel ou tel pays, de telle ou telle ville, de telle ou telle région. Mais quand on va au fond des choses, les autorités ont même du mal à mettre un nom sur un visage.
Vous voulez dire qu’il s’agit là d’agissements liés à des raisons politiques ?
Non, je ne dis pas que c’est le cas. Ce sont des précisions préalables. Pour le cas de l’Angola précisément, je pense que la situation est moins liée au nouveau redécoupage qu’à une question beaucoup plus importante. Tout le monde sait que les frontières ont été fermées depuis un certain temps, que même les autochtones ou les citoyens de certains pays ont eu du mal à avoir des papiers administratifs auprès de leur administration. Tout le monde sait que oui, la reprise des vols, elle est effective dans pas mal de pays. Mais jusqu’à présent, il y a des restrictions qui bloquent les déplacements dans certains pays. Donc je pense que le fond du problème, ce n’est pas le fait que l’Angola ne soit plus rattachée au Gabon mais plutôt qu’elle soit rattachée à la Rdc. Quand on veut résoudre un problème, il faut aller à la source et non pas faire une analyse superficielle ou vraiment simpliste, pour ne pas dire une conclusion un peu hâtive de la situation.
Qu’avez-vous fait concrètement ?
Nous avons, depuis un certain temps, engagé des missions itinérantes. La situation était difficile pour tout le monde. Par exemple, en France, même des Français de souche qui ont des besoins en papier administratif ont rencontré des problèmes car les administrations étaient fermées. Même tout ce qui est regroupement était interdit dans beaucoup de pays. Maintenant la question des passeports, ce n’est pas uniquement une question qui touche l’Angola. Nous avons commencé, avec le ministre de l’Intérieur, à envoyer des missions itinérantes dans beaucoup de pays depuis que la situation a rendu possible cette manœuvre. Si je prends le cas de la Russie, la Turquie, la Rdc, le Brésil et l’Argentine, la mission est en route. En Afrique du Sud, il y a déjà une mission qui est sur place ; deux valises mobiles avec deux policiers vont faire huit jours pour ensuite continuer en Mozambique. Donc il y a un travail qui a été fait, qui est fait et qui en cours. Nous avons, avec les missions diplomatiques consulaires, procédé à l’expression des besoins. Il y a un agenda qui a été arrêté et les missions sont sur le terrain et d’autres vont effectivement sillonner certains pays.
Quand ces missions seront-elles en Angola ?
Je vous dis, nous, on gère l’ensemble des Sénégalais qui sont à l’étranger. Ce que je peux dire de manière claire à l’ensemble de nos compatriotes qui sont en Angola, ils ne sont pas des citoyens de seconde zone, ils ne sont pas marginalisés. Au contraire, ce sont des citoyens à part entière et nous travaillons à satisfaire leurs demandes légitimes, surtout en ce qui concerne le renouvellement des passeports. C’est une planification. Qui parle de planification, parle également de priorité et la priorité, c’est en fonction du nombre, en fonction aussi de la demande qui a été exprimée.
Nous avons reçu une liste de demandeurs. Ils font plus de 200 personnes
En Afrique du Sud, il y a plus de 1200 qui sont inscrits. La mission est là-bas actuellement. En fonction de la planification, donc ils auront naturellement soit une mission qui va quitter le Gabon pour y aller, parce que souvent aussi on travaille en fonction des centres de production qui existent dans certains pays, soit à partir du Sénégal. Nous avons mis en place une commission composée de nos représentants et des représentants du ministère de l’Intérieur. Et cette mission travaille sur la base d’éléments factuels. Donc c’est juste une programmation. Les missions sont sur le terrain, les valises mobiles sont déployées. Une autre va partir très prochainement au Brésil, en Argentine, celle de la Chine a été faite, le Japon aussi, pour le Portugal, on travaille à ce qu’une mission parte là-bas, au Koweït aussi, c’est pareil. Nous sommes le seul pays, ça aussi c’est important de le préciser, à prendre en compte la sous-région. En dehors du Sénégal, quel autre pays connaissez-vous qui en fait autant en termes d’appui, d’accompagnement, d’aide, de production et de renouvellement de passeport pour ses compatriotes à l’étranger ? Nous avons pas moins de 8 centres de production à travers le monde où vous pouvez avoir même le passeport en une journée. Nous avons des valises mobiles qui sont détenues par les missions diplomatiques consulaires qui enrôlent et qui produisent ou qui renouvellent. Nous avons également des missions itinérantes qui quittent le Sénégal directement pour aller séjourner 10 jours, voire 2 à 3 semaines dans plusieurs pays. Mais cela demande aussi une organisation, une planification. On comprend aussi le fait qu’ils soient pressés. Mais je veux les rassurer, via votre média, en leur disant que leur demande légitime est entendue, leur dire que nous y travaillons et, le moment venu, on va les contacter, on va leur dire le jour et la durée naturellement de la mission en Angola pour aider à renouveler les passeports. Et je le précise que ce n’est absolument pas lié à un problème de détachement ou de rattachement mais à une juridiction.
Comment justifiez-vous que ces compatriotes assurent les billets d’avion, frais d’hébergement des agents de l’Etat dépêchés dans des pays comme l’Angola ?
Là par contre, nous avons été clairs. Je pense que ce qui est important, et vous l’avez noté au Japon, est qu’il est inconcevable que des Sénégalais prennent en charge des missions officielles de l’Etat du Sénégal. Et je pense que cette situation a été clarifiée depuis que nous avions été informés d’une prise en charge d’un officiel Sénégalais par l’Association des Sénégalais résidant au Japon. Ce sont des missions officielles. Quand l’Etat met en mission et quand on parle de mission, on parle de prise en charge, et le billet d’avion, mais aussi ce qu’on appelle les frais de séjour, les perdiems. Donc en aucun cas, à aucun moment, les Sénégalais d’une localité ou d’un pays ne doivent prendre en charge des missions officielles de l’Etat du Sénégal. Ça au moins, c’est clair et net. Tout agent qui le fait est exposé à des sanctions. Autant pour l’Angola que pour tous les autres pays, il doit en être ainsi.