Le président équatorien Guillermo Lasso a décrété mercredi soir « l’état d’exception » dans toutes les prisons d’Équateur, au lendemain d’affrontements entre gangs rivaux qui ont au moins 116 morts dans un centre pénitentiaire du sud-ouest du pays le 28 septembre.
« Je viens de décréter l’état d’exception dans tout le système carcéral au niveau national », a annoncé Guillermo Lasso sur son compte Twitter, alors que les prisons équatoriennes sont depuis des mois le théâtre de violences récurrentes entre groupes criminels liés au trafic de drogue. « À Gayaquil, je présiderai le comité de sécurité chargé de coordonner les actions nécessaires pour contrôler l’urgence, en garantissant les droits humains de toutes les personnes impliquées », a-t-il expliqué.
Ces derniers affrontements, les plus meurtriers cette année, ont eu lieu dans le vaste complexe carcéral de Guayas, à Guayaquil, ville portuaire et carrefour commercial du sud-ouest du pays. L’ampleur du massacre dans la prison de la ville côtière n’a été visible qu’au fur et à mesure de l’avancée de la police dans les différents pavillons du centre pénitentiaire. Alors que le gouverneur de la province du Guayas s’était avancé mardi après-midi en parlant de 24 morts et en affirmant que la situation était sous contrôle, il a été rapidement démenti par les faits.
Au moins 116 détenus tués
L’affrontement des membres des bandes des Choneros et des Lobos pour le contrôle du trafic de drogue dans la prison a été extrêmement violent. Au moins 116 cadavres de détenus ont été dénombrés, beaucoup décapités et 80 ont été blessés. Les autorités ont déployé dans un parc de Guayaquil un centre d’aide psychologique pour les familles des victimes.
Les prisonniers se sont affrontés à coup de fusils, de pistolets et de grenades sans faire de victimes parmi les gardiens de la prison ou le personnel administratif. Selon le général Buenano, qui a dirigé les opérations pour reprendre le contrôle des bâtiments, les victimes portaient des « impacts de projectiles d’armes à feu et d’éclats de grenades. »
Après la mort de 22 détenus en juillet dernier, le président Guillermo Lasso a indiqué que l’État allait investir tous les moyens nécessaires dans les prisons du pays pour les doter de meilleures infrastructures, de scanners, de caméras et d’inhibiteurs de signaux de téléphones portables. Ce plan sera accéléré, a indiqué Lasso, en commençant par la prison du Littoral de Guayaquil, la plus grande du pays avec près de 10 000 détenus.