Depuis un certain temps les arnaques ou chantages à la webcam ont tendance à se multiplier. Ils touchent un bon nombre de personnes. Celles-ci voient leur vie privée exposée dans la sphère publique ou utilisée pour leur soutirer de l’argent. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle tendance commence à prendre de l’ampleur et est beaucoup plus présent chez la nouvelle génération. Interpellés ce sujet, les avis sont mitigés chez certains Sénégalais rencontrés.
Elle est devenue la nouvelle arme destructrice chez les jeunes. Des personnes ont vu leur vie ou carrière basculer tel un château de cartes. Il s’agit, la plupart du temps, de photos ou vidéos à caractère sexuel, réalisées volontairement par la personne pour séduire ou ce sont des images volées, obtenues à l’insu de la personne lors d’un moment d’intimité. Le pire en est que cette nouvelle tendance commence à gagner du terrain au Sénégal. Un fait dont s’indigne certains sénégalais qui avancent une perte de nos valeurs dont le « sutura ». Qu’est ce qui est à l’origine d’un tel phénomène dévastateur ?
À cette question, un marchand ambulant croisé dans les artères de la capitale lance un avec un sourire en coin : « Nous vivons un monde du paraître. La pire chose qui puisse nous arriver est d’être dans l’ombre. Les réseaux sociaux nous permettent d’être vus par des millions de personnes et cela nous donne la grisante sensation d’exister vraiment. Les jeunes d’aujourd’hui aiment filmer leurs ébats. A quelle fin ? On ne saurait le dire. Malgré toutes les alertes ils continuent à prendre ses risques. Il ne mesure pas l’ampleur de leurs gestes. Peu importe les conséquences l’essentiel pour eux c’et de faire le buzz. On a perdu beaucoup de nos valeurs avec l’évolution de ces nouvelles technologies. ». Peste Sidy Badiane. Il poursuit : « les téléphones portables et les réseaux devraient être utilisés à des fins positives mais pas pour ternir la vie d’une personne. Le « show bizz » hante les jeunes qui sont prêts à user de tous les moyens pour l’intégrer. C’est vraiment désolant ».
Employée dans une entreprise Assane Sarr pointe d’un doigt accusateur les parents. Selon lui, ce sont les principaux fautifs et il n’est pas passé par quatre chemins pour cracher ses vérités. « Je trouve inadmissible que certains parents donnent des téléphones portables à leurs enfants de 10 à 15 ans, avec la connexion Internet. Avec une telle liberté, il ne faut pas être surpris que la curiosité pousse les enfants à explorer des choses d’adultes. Pire ceux qui sont sensé leur donner un bon exemple (célébrités) sont les premier à être exposer» fustige-t-il. Aussi ? Le sieur Sarr justifie ce fléau par la quête de l’argent facile chez certains jeunes. « Ils aiment l’argent mais n’aiment pas travailler. Ils empruntent le chemin le plus facile en s’adonnant à des pratiques tels que le chantage etc…Cette situation qui prévaut dans le pays me dépasse carrément. Parfois j’ai l’impression de ne plus être au Sénégal », se désole-t-il haussant timidement les épaules.
Assise devant sa table, Aida Diop, vendeuse de « café Touba » trouvée à un arrêt de bus, exposes inquiétudes. Mère de famille, la jeune dame se fait un sang d’encre pour eux au sujet des Tic. « Il faut le reconnaître, en tant que parent, nous sommes largués par nos enfants quand il s’agit de Tic. On ne doit jamais cesser de les surveiller et de les conseiller. Tik Tok, Instagram, WhatsApp et autres sont à leur portée et constituent des créneaux redoutables pour faciliter la dépravation des mœurs. Cependant, ce ne sont que des outils, c’est à nous, hommes et femmes, de les contrôler et non l’inverse », tonne-t-elle.
Réseaux sociaux et dépravation des mœurs
Pour Eva Dieng, étudiante en marketing, les réseaux sociaux sont pour beaucoup dans la dépravation des mœurs qui débouche parfois sur des dossiers devant les tribunaux, mais en toute chose, il y a du bon et du mauvais. « Si certains utilisent les réseaux sociaux pour nouer des amitiés sincères, retrouver de vieilles connaissances, faire du business, partager des recettes culinaires, d’autres s’en servent pour se pervertir. C’est à nous, utilisateurs, de faire la part des choses », affirme-t-elle.
Tout compte fait, il serait important de savoir que l’éducation des jeunes à l’utilisation de ces outils devrait constituer une priorité dans nos politiques publiques. Sinon au rythme où vont les choses, nous risquons d’assister à une destruction totale de nos identités.