À Keur Massar, tous les espoirs sont placés sur le Plan Orsec dont la mise en œuvre devrait réconforter les populations inondées.
Afin de soulager les nombreuses populations sinistrées par les inondations après des pluies abondantes, l’État du Sénégal a déclenché le plan Orsec. Ce plan d’organisation des secours, lancé le dimanche 22 août dernier par le Ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, est attendu comme une panacée par les habitants de Keur-Massar. Après le démarrage des opérations, ces habitants attendent des répercussions notoires même si de petits changements sont déjà notés. Au quartier Serigne Mansour, à Aladji Pathé, le niveau de l’eau a diminué. Cependant, beaucoup de maisons sont encore sous les eaux. « Effectivement, le niveau de l’eau est en train de baisser avec le pompage. Mais il y a des bas-fonds. À ce niveau, il faudra des électropompes ou motopompes pour drainer l’eau jusque dans les bassins. Toutefois, au quartier Serigne Mansour, les motopompes qui ont été déployées n’ont pas encore été allumées. Parfois, il arrive même que les esprits s’échauffent entre nous et les sapeurs-pompiers. S’il pleut encore et que le bassin déborde, nous serons plus inondés. Et les efforts consentis n’auraient servi à rien », déplore Babacar Diop, délégué du quartier Serigne Mansour.
Des vivres pour les sinistrés
Selon lui, il faudra attendre des jours pour évaluer l’apport du plan Orsec dans la lutte contre les inondations. Cependant, il attend beaucoup de cette initiative prise par le Chef de l’État. « Le plan Orsec a été déclenché à peine. On ne sent pas encore de changement. Tout ce qu’on attend de ce plan Orsec, c’est que l’eau des inondations soit évacuée le plus rapidement possible afin qu’on n’est plus besoin, à l’avenir, de déclencher d’autres plan Orsec ». Il n’oublie pas de demander aux autorités d’inclure, dans ce plan, un soutien aux habitants en termes de produits désinfectants et de nourritures. « Il faut soutenir les populations avec des aides. Quand on patauge dans l’eau, on a besoin de moyens pour acheter de l’eau de javel, du savon… Certains disent qu’on n’a pas besoin de riz, d’huile… Mais cela ne tient pas debout. Actuellement, il y a des personnes qui ne peuvent même plus aller au travail », a déclaré Babacar Diop qui estime que l’évacuation des eaux n’est pas incompatible avec la distribution de riz, de l’huile et d’autres denrées aux sinistrés.
Un réseau primaire à l’intérieur des quartiers
À l’unité 13 des Parcelles assainies, l’un des endroits les plus touchés par les inondations, les populations vivent dans la crainte. Même si le niveau de l’eau a baissé, on barbote. L’eau occupe encore les ruelles. Les maisons sont encore sous l’emprise de cette eau qui, à force de stagner, change de couleur et produit une odeur désagréable. En plus des dangers inhérents aux reptiles, des questions de santé se posent. El Hadji Daouda Mbaye, qui ne dort plus que d’un seul œil, se montre perplexe quelques heures après le déclenchement du plan Orsec. « Je ne veux pas entendre les gens parler de baisse du niveau d’eau. Il faut prendre en compte qu’il n’a pas plu depuis quelques jours. Il faut surtout comparer la situation actuelle avec celle de l’année dernière. L’année passée, à cette période, il n’y avait pas d’eau. Les gens se déplaçaient sans aucun problème. Les inondations s’étaient passées le 5 septembre », dit-il. Selon lui, même si le plan Orsec est une bonne chose, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. « On a encore rien senti avec le plan Orsec. L’erreur que les gens font, c’est que les travaux sont toujours effectués dans le bassin. Il n’y a pas de réseau primaire à l’intérieur des quartiers. Du coup, ces zones resteront toujours inondées. Actuellement, l’eau est à 1 mètre ou plus ». Le constat est le même aux unités 9 et 6 où les habitants subissent encore le diktat des eaux.
À la cité Camille Basse où la situation était tendue, ces derniers jours, un dispositif a été mis en place après le déclenchement du plan Orsec. Mais selon les habitants, l’impact reste faible. « Le niveau de l’eau a baissé. Mais il y a encore des points inondés. J’ai remarqué qu’il y a de nouvelles motopompes positionnées. Elles n’étaient pas là avant le lancement du plan Orsec. Il y a une grande équipe de pompiers et d’agents de l’Adm. Ils sont en train de s’atteler au travail. Le niveau de l’eau a baissé », reconnaît Mamadou Sène. Sa maison, comme plusieurs autres, sont encore prisonnières des eaux. Tous les espoirs sont placés sur le Plan Orsec dont la mise en œuvre devrait réconforter les sinistrés.