Dans sa rubrique Fatickois du mois, la rédaction fatickinfo a choisi dans ce numéro Monsieur Alioune Faye, un des responsables politiques de Fatick par ailleurs conseiller municipal à Ngayokheme et responsable de la commission finance plan et développement de la mairie. dans cet entretien, le responsable politique est largement revenu sur la situation politique de Fatick, la gestion de la commune de Ngayokheme ainsi que les tentatives de sabotage du gala de lutte traditionnelle dont il est le parrain. Originaire de Ndoffane Kalom, une localité située dans la commune de Ngayokheme, Monsieur Faye n’a pas manqué de souligner l’importance du respect des directives du chef de l’État au niveau de la base. Entretien !
Vous êtes réputé social au niveau de votre région, qu’est-ce qui explique cet élan de solidarité envers vos compatriotes ?
En fait, je dois vous avouer que c’est ma douzième année comme conseiller au niveau de la commune de Ngayokhème. D’abord j’ai fait cinq ans comme conseiller rural, ensuite sept ans comme conseiller municipal. Donc, voilà douze années que je me suis engagé dans la gestion des affaires de la cité comme on dit, pour le rayonnement et le fonctionnement de mon terroir.
Donc, je ne peux pas ne pas être sensible aux problèmes de la population de Ngayokhème.
Je ne peux que m’engager dans les actions de développement pour ma commune étant un digne fils du terroir. C’est ce qui explique peut-être pourquoi les gens disent que je suis social.
Je suis en tout cas toujours présent aux côtés des populations et partout où il y a des cérémonies.
Je suis toujours parmi les populations pour faire de mon mieux afin de marquer ma solidarité et ma compassion à chaque occasion.
Et justement parlant de Ngayokhème, pouvez-vous nous faire la situation sur la gestion de la commune ?
Aujourd’hui, le mandat du maire tire à sa fin et il va de soi que tous ceux qui aspirent à diriger cette commune se manifestent. Pour notre cas de figure, ce n’est pas une nouveauté parce qu’en 2014 nous étions déjà prêt pour aller conquérir la mairie en sollicitant le suffrage des populations. C’est au dernier moment que nous avons accepté de taire nos ambitions pour porter à la tête de cette mairie un fils du terroir qui était déjà promu par le Président de la République. Il fallait à ce moment lui donner une légitimité politique. C’est en cela que nous avons joué pour taire nos ambitions individuelles et personnelles et promouvoir l’intérêt général qui était d’accompagner le ministre déjà nommé en l’occurrence monsieur Mbagnick Ndiaye.
La mairie a bien travaillé avec son équipe dont je fais partie. Et je rappelle que je suis le Président de la commission Finance, Plan et Développement.
J’ai été l’artisan principal de la coalition Benno Ndef Leng qui a gagné les élections lors des municipales de 2014.
Aujourd’hui, la situation n’est pas la même. Et même si je sais que la gestion de l’actuel maire est bonne, il faut reconnaître qu’on peut faire mieux.
Vous avez été choisi comme parrain de la cérémonie de lutte traditionnelle qui finalement n’a pas eu lieu. Qu’est ce qui empêche la tenue de cet événement ?
En fait, c’est à la dernière semaine de l’organisation que ceux qui étaient chargés, notamment les autorités politiques, qui devaient donner leur signature pour l’autorisation de l’événement, ont jugé nécessaire de ne pas le faire. Parce-qu’elles avaient peur de la vague qui était en train de se dessiner. En effet, Kalom est notre village natal à tous y compris le maire et moi même. Et ils avaient déjà vu que la population s’était rangée derrière moi en ce sens qu’on m’avait choisi comme étant le seul parrain de cet événement.
En retour, j’avais vraiment préparé l’événement en soutenant les populations, jeunes et femmes. Et beaucoup de soutiens avait été envoyés aux personnalités de la lutte qui en leur présence devaient éblouir l’événement. Ça devrait être un grand rendez-vous de la culture et du sport. Maintenant, la politique étant ce qu’elle est, ils ont tout fait pour que l’événement n’ait pas lieu. Mais malgré les coups bas de nos adversaires politiques pour que l’événement ne se tienne pas, nous avons retenu la date du 03 juillet et nous avons déjà l’autorisation pour la tenue de cet événement culturel.
Donc vous confirmez ceux qui disent qu’il y a eu sabotage pour que l’événement ne se tienne pas?
Effectivement qu’il y a eu sabotage. Parce que toute la population était prête mais le maire n’a pas voulu signé. Et aujourd’hui il est en face de la population qui veut coûte coûte faire tenir cet événement.
Nous mêmes, nous avons fait l’appel pour cette unité. Je suis allé voir toute les parties. Je suis allé voir notre frère Demba qui est l’ex-DAGE du ministère de l’intégration africaine et qui est un acteur politique de la base. Je suis allé voir les jeunes qui aspirent aussi à diriger et à s’impliquer dans les activités de la commune. Je suis allé voir le Parti socialiste qui pendant un certain temps a gelé ses activités dans la commune.
Donc actuellement, je suis le seul qui est engagé dans cette dynamique de retrouvailles de la famille BBY. Les autres sont à la mairie et ils font cavalier seul et je pense que nous devons aujourd’hui décortiquer le message du Président de la République qui dit prôner l’unité de BBY. Nous, nous sommes dans cette dynamique en tout cas, et nous attendons d’un moment à l’autre l’appel de celui qui coordonne la mouvance présidentielle à Ngayokhème. S’il ne le fait pas, nous avons pris des initiatives et personne ne peut nous empêcher de continuer sur cette lancée.
Quelques mots sur la situation de la région de Fatick de manière générale…
Si on fait la situation par rapport aux années antérieures, par rapport aux régimes antérieurs, on peut dire qu’il y a une nette amélioration avec l’avènement du Président Macky Sall. Il y a eu des améliorations au niveau de Fatick, mais ce n’est jamais suffisant. Je pense qu’il faut encore redoubler d’efforts allant dans le sens de l’emploi des jeunes, d’aider la population notamment les femmes et le troisième âge à sortir du sous-développement.
Je pense que les directives du Président sont très claires. Ce qui pose problème c’est l’application au niveau local. Et en ce sens la mairie, le conseil départemental et toutes les autres communes doivent faire des efforts pour mettre en œuvre les directives du président de la République. En tout cas, c’est cette vision que nous avons. En tant que jeune, nous pensons que nous devons encore accélérer la cadence et cela nécessite un travail de titan, une présence sur le terrain, un engagement.
Et c’est cet appel que nous lançons. Les gens qui sont là depuis des années doivent être ouverts et prêter une oreille attentive aux autres qui ont aussi des idées à faire valoir. C’est dans ce sens que nous pouvons continuer le travail à fonder le Fatick du futur dont les germes ont été posés par le Président Macky Sall depuis les années 2000.
Et votre dernier mot concernant les populations de Ngayokhème…
Je demanderai à tous les militants de BBY du département de Fatick de s’unir autour de l’essentiel. Je pense que ce n’est pas le moment de se tirailler ou vraiment le moment de faire des querelles de chapelles.
Aujourd’hui, il faut s’unir pour obtenir la majorité dans les élections municipales à venir. Et à Ngayokheme particulièrement, je lance un appel à toute la population à consacrer leurs efforts pour l’essentiel et non sur les questions de personnes. L’objectif général n’est rien d’autre que de travailler la commune, de prendre le relais pour poursuivre les actions du Président de la République et les matérialiser au niveau local. Ce message est compris, la jeunesse est debout pour accompagner le Président jusqu’en 2024. Et en 2024 aussi nous réunir autour des directives du Président pour assurer la continuité.
Par Sadio Faty