C’est la première fois qu’un Français remporte ce prix, décerné aux livres étrangers traduits et publiés dans l’année au Royaume-Uni ou en Irlande. David Diop a 55 ans. Né à Paris, il a grandi au Sénégal.
Frère d’âme est le récit du parcours d’un tirailleur sénégalais de la Première Guerre Mondiale, Alfa Ndiaye. Lors d’un assaut plus absurde et plus dangereux qu’un autre, l’ami d’enfance d’Alfa, Mademba, est blessé. Mourant, Mademba supplie son frère d’âme, son frère d’arme de l’achever. Mais Alfa ne peut s’y résoudre.
Le livre de David Diop est paru en France, il y a trois ans et a déjà remporté le Prix Goncourt des Lycéens ainsi que le prix suisse Ahmadou Kourouma.
Pour David Diop, l’attribution du Booker Prize, l’un des plus prestigieux prix littéraires du monde, montre que « la littérature n’a pas de frontière ». Ni de couleur serait-on tenté d’ajouter. Dans sa version anglaise, le titre du roman se traduit en effet ainsi : « La nuit tous les sangs sont noirs ».
La traductrice Anna Moschovakis, par ailleurs poétesse reconnue, partage avec David Diop les 58 000 euros de ce prix, l’un des seuls à récompenser le rôle majeur des traducteurs.