À Gaza, les bombes israéliennes continuent de faire des victimes, selon la police palestinienne. Une unité de la police de Gaza est chargée de récupérer ces munitions et de les désamorcer, mais les locaux de cette brigade ont été détruits par une frappe israélienne.
Gaza, les témoignages des habitants qui ont tout perdu en raison des bombardements ne se comptent plus, comme ce Gazaouite, propriétaire d’un immeuble, qui n’a eu que quelques minutes pour le faire évacuer.
J’avais ici un immeuble de sept étages. Quatre familles y vivaient. Quelques minutes avant qu’il ne soit bombardé j’ai été prévenu par l’armée israélienne. Ils m’ont dit : « vous devez quitter les lieux ». On est partis. On s’est éloignés de 500 mètres et là le bâtiment a été bombardé. J’ignore les raisons qui les ont poussés à bombarder notre immeuble. C’était un immeuble d’habitation, qui était occupé par des civils. Moi, je suis un commerçant, je n’ai aucun lien avec une quelconque organisation politique ou militaire. Je viens de perdre mon foyer, là où je me sentais bien, là où je me sentais en sécurité. J’ai travaillé dur pour construire cet immeuble et en une fraction de seconde tout a disparu. Je ressens beaucoup de colère et beaucoup de tristesse.
Témoignage d’un Gazaoui sur la destruction de son immeuble
Même si les bombardements se sont arrêtés, depuis le cessez-le feu, le danger reste présent à chaque coin de rue. Des centaines et des centaines de missiles ont été largués sur l’enclave, ces derniers jours. Tous n’ont pas explosé. C’est normalement le rôle de l’unité de déminage de la police de Gaza, de neutraliser ces munitions. Mais à la place du bâtiment de l’unité, on ne trouve que deux énormes cratères. Il a été complètement pulvérisé par une frappe israélienne, deux jours après le début des bombardements.
La police palestinienne est un service public, s’insurge le major Ahmed Abu Taha, qui dirige le service criminel. Nous n’avons aucune vocation politique. Nous sommes au service des citoyens. Avoir détruit notre unité de déminage, signifie que les Israéliens se fichent pas mal du danger auquel ils exposent notre population.
Selon le major Ahmed Abu Taha, à chaque guerre, cet endroit a été bombardé par l’aviation israélienne. Et sans déminage, la population reste exposée à un danger permanent.
Qui va ramasser ces bombes qui se trouvent toujours dans nos rues ? Des enfants ! Ils vont vouloir jouer avec. Qui d’autres encore ? Les ramasseurs de ferrailles qui espèrent revendre la matière première, pour se faire un peu d’argent. Sauf qu’ils ignorent souvent que les bombes contiennent toujours des charges explosives. Allez voir dans nos hôpitaux, des centaines de personnes ont été blessées.
Une vue aérienne des décombres d’immeubles de Gaza touchés par des bombardements israéliens.
Une vue aérienne des décombres d’immeubles de Gaza touchés par des bombardements israéliens. AP – Hatem Moussa
Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, est accusé de récupérer ces bombes qui n’ont pas explosé et de réutiliser leurs composants dans la fabrication des roquettes tirées contre Israël.