La 21ème édition du Forum de Bamako s’ouvre ce jeudi dans la capitale malienne. Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) a organisé, en prélude à cet événement, une session sur « démographie, paix et sécurité » où il appelle les autorités et les rebelles à engager un dialogue franc pour le retour de la paix au Sahel.
Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) est inquiet de la situation sécuritaire dans les pays du Sahel. L’organisme onusien, en prélude à la 21ème édition du Forum de Bamako qui s’ouvre aujourd’hui dans la capitale malienne, a organisé une session spéciale sur le thème « démographie, paix et sécurité » au Sahel. Cette partie de l’Afrique fait face, depuis des années, à une instabilité à cause du terrorisme. Une étude menée par l’Université de Californie Berkeley, en collaboration avec des Ong mauritaniennes, a constaté que les dépenses allouées à la sécurité ont connu une augmentation, au détriment des dépenses de la santé, alors que les pays africains avaient pris l’engagement de consacrer 15% de leur budget dans ce secteur. « Au Niger par exemple, ces dépenses sont passées de 10,3% sur les ressources intérieures de l’État en 2010 à 15,3% en 2017, alors que le chômage des jeunes a connu une hausse significative passant de 13% de la population active en 2011 à 17% en 2014 », a indiqué le Directeur régional du Fonds des Nations unies pour la population de l’Afrique de l’Ouest et de Centre, Mabingué Ngom, en reprenant l’étude. Au Mali une récente étude monographique (2019) a aussi fait un constat amer de la situation. Selon l’étude, le Gouvernement malien consacre près de 25% de son budget national au secteur de la défense. Ce qui, d’après le Secrétaire général du Ministère de l’Économie et des Finances du Mali, Soussourou Dembélé, est à l’origine de la forte demande sociale dans le pays ces dernières années.
Selon Mabingué Ngom, cette importante somme consacrée à la lutte contre le terrorisme au Sahel a fait que les pays concernés n’arrivent plus à construire des salles de classe pour faire face à une augmentation du nombre d’enfants à scolariser, des enseignants à former et à prendre à charge. Le secteur de la santé subit aussi les mêmes conséquences parce qu’à cause de la guerre, les structures de santé sont abandonnées. C’est pourquoi, d’après le Directeur régional de l’Unfpa, il faut jeter les bases de la réflexion sur cette problématique, mais aussi nouer des partenariats solides qui permettront de mettre fin aux conflits dans la zone du Sahel. Mabingué Ngom a invité les autorités des pays du sahel et les partenaires techniques et financiers ainsi que les rebelles d’engager un dialogue politique de haut niveau pour que la paix revienne au Sahel. « La guerre a rendu nos familles vulnérables », s’est-il désolé Soussourou Dembélé. Pour le Ministre de la Jeunesse, du Sport et de la Promotion de l’entrepreneuriat du Tchad, Routouang Mohamed Ndonga Christian, en plus de la Covid-19, les pays du Sahel doivent faire face à la crise sécuritaire aiguë imposée par les terroristes de tous bords. « Tout cela a freiné les efforts consentis par les États pour la réalisation des engagements pris en faveur du développement du durable. Mais, poursuit-t-il, l’espoir n’est pas perdu ».