Après les journées émeutières de mars dernier consécutives à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr,le Chef de l’Etat Macky Sall avait affirmé avoir bien décodé me message de la jeunesse. Cette jeunesse qui s’est déchainée mettant en ruine la quasi-totalité du pays. Mais au-delà cette adversité, le souci majeur de la majorité présidentielle, c’est de remporter les prochaines élections locales. Du coup, les 450 milliards destinés à l’emploi de cette jeunesse en furie serviront de tremplin au pouvoir pour se dédouaner de ses errements et faire en sorte de remporter les locales. L’enjeu aura été de taille.
Ce n’est point ex-nihilo que le pouvoir censé organiser les élections locales aura réussi à pactiser d’avec une partie de l’opposition et de la société civile en procédant systématiquement au sempiternel report de ces échéances électorales.
Pourtant, le mal persiste toujours puisque le respect du calendrier républicain est devenu une exception à la règle de la démocratie sénégalaise. En effet, le dialogue politique qui préside aux destinées d’un landerneau politique national velléitaire en est devenu caduc.
Tout se joue sur le fil du rasoir et une crise de normes et de procédures sur les institutions reste assujettie à la violation flagrante de notre charte fondamentale. L’emploi des jeunes est certes une question planétaire mais sur le plan local, les efforts du pouvoir de Macky n’ont pas donné les résultats escomptés.
Pire encore, le pouvoir de Macky se confond toujours à l’Etat en tant que toute-puissance publique. Or, ce sont deux entités différentes. L’Etat reste mais le pouvoir s’en va. A l’évidence, le Macky a aujourd’hui mauvaise posture. Et c’est ce qui explique son entêtement à ne pas organiser des élections.
Toutefois, la question de l’emploi des jeunes et la mise à disposition de 450 milliards de FCFA par le Chef de l’Etat procède d’une stratégie mûrement réfléchie pour appâter un peuple aveuglé par l’argent et transformé le plus souvent en bétail électoral.
Le facteur temps étant banni de cette question d’emploi des jeunes, les passions les plus folles se déchainent autour de cette manne financière qui enivre et subjugue une jeunesse appauvrie, désœuvrée et désorientée. Macky joue la carte de l’ambition tout en tirant la couverture des locales de son côté.
Même sans emploi pour la jeunesse, il n’aura pas raté le coche car il pourrait être sauvé par son butin de guerre. Et les sénégalais qui n’ont que faire de leur conviction politique, pourraient l’accompagner jusque dans les urnes. Voici en substance le trait d’union entre les élections locales et la question de l’emploi des jeunes devenu une épine dans le pied du pouvoir en place. Diantre !