La grogne ne s’arrête pas au sein de la population. Et, loin d’être fantaisiste, elle repose sur des faits concrets. Des insatisfactions concernant des services de base : santé, éducation, aujourd’hui l’électricité. Sans oublier le coût de la vie qui n’a fait que monter durant la dernière décennie.
Côté santé, contrairement aux grandes promesses du candidat du RDR en 2010, il n’existe pas de gratuité de soins. Tout ou presque est payant dans les hôpitaux publics. Et pour quelle qualité de service ? Malgré les investissements annoncés, les plateaux techniques sont défaillants, les personnels débordés et démotivés.
Cela donne des situations regrettables comme le témoignage de ce père dont la femme a perdu récemment ses deux nouveau-nés au CHU de Cocody. Il met en cause des négligences du personnel soignant. Côté éducation, le pays est régulièrement mal classé. Le niveau des apprenants est en baisse continue dans une école publique qui coûte pourtant chère aux parents d’élèves.
Là encore, malgré les grandes annonces, la mafia des cotisations anarchiques a encore de beaux jours devant elle.
Au manque de soins de qualité et aux défaillances du système éducatif, vient s’ajouter la cherté de la vie. Loyers, transport, denrées de grande consommation : les prix ne font que grimper mois après mois. Aucune politique sociale efficace contre cette inflation. La réalisation de logements sociaux à grande échelle, qui devait permettre de réduire le coût du logement, est resté un mirage.
L’accès au toit est encore plus onéreux que par le passé, excluant les bourses moyennes. Les transporteurs dictent leurs prix aux voyageurs en pointant des taxes.
Sur les marchés, comme l’a démontré une série de reportages publiés par Générations Nouvelles, les prix des produits de grande, consommation (riz, viande, poisson…) ont beaucoup augmenté pour atteindre des pics exponentiels ces derniers jours. Pendant ce temps, les emplois et les salaires déjà insuffisants sont micacés par un environnement économique précaire.
Des millions de jeunes diplômés manquent d’emplois. Et, comme si cela ne suffisait pas, des délestages sont en train de montrer ces dernières semaines que les gros investissements réalisés pour la production d’électricité, n’ont pas été accompagnés d’un accroissement des capacités de distribution.
Conséquence, avec la forte de mande d’énergie par ces temps de chaleur, les réseaux de distribution de courant sont débordés. Bonjour les coupures et la galère des usagers. Dix années après la fin de la crise, l’Ivoirien, en plus de vivre dans pays politiquement et socialement déchiré en proie à l’insécurité et surtout le terrorisme maintenant, connait un quotidien de plus en plus difficile. Mais, divisée par les manipulations des politiques, la population subit dans l’impuissance.