C’était au mois béni de Ramadan de l’an deux(02) de l’hégire que le Prophète Mouhamed(PSL) et un groupe de musulmans, soumis à la cause de Dieu, quittaient Médine pour engager un grand combat contre les infidèles afin d’élever la voix de Dieu, c’était la fameuse bataille de « Badr ».
Ce fut aussi un 5ème jour du mois de Ramadan qu’un grand Moudjadine vint au monde, il s’agit de Serigne Souhaibou MBACKE Ibnou Cheikhoul Khadim.
En effet, Serigne Souhaibou MBACKÉ ou Abo Madiyanna était un illustre personnage du Mouridisme, un Moudjahidin, un saint dans la lignée des hommes de Dieu, un dissipateur des ténèbres, un grand serviteur de Cheikhoul Khadim.
Educateur hors pairs, Serigne Souhaibou MBACKE a consacré toute sa vie à servir son maître Cheikhoul Khadim en formant et façonnant une bonne partie de l’intelligentsia mouride qui aujourd’hui fait la fierté de l’Islam.
Le mois béni de Ramadan qui marque son avènement sur terre ainsi que son retour à Dieu coïncide cette année avec cette grande pandémie qui secoue le monde et déplace tous les agendas religieux et social.
Les Musulmans et tous les peuples du monde sont angoissés par cette brusque irruption sur la scène de l’histoire, d’un virus ravageur et mortel qu’aucun remède scientifique n’est en mesure de stopper.
Pour cela, les musulmans doivent impérativement refuser d’anéantir leurs espoirs en Dieu et maintenir leurs constances dans l’acceptation de la volonté divine.
C’est ce que ce Grand Cheikh Serigne Souhaibou MBACKE nous a laissé en héritage : la confiance en Dieu, l’abandon en Dieu, le suivi des préceptes de l’Islam et un dévouement au service de Cheikhoul Khadim.
Serigne Souhaibou MBACKE a laissé en héritage un précieux patrimoine intellectuel et social en adéquation avec les recommandations de Dieu.
Il a aussi laissé à la postérité, un vaste réseau d’intellectuels maîtrisant le Coran, les sciences religieuses et les sciences islamiques.
Ce grand soufi aimé par ces pairs était admiré de par sa modestie, son engagement à hisser le flambeau de l’islam et son dévouement à inculquer aux talibés, parmi eux les petits fils de Cheikhoul Khadim, une personnalité musulmane loin des tumultes de ce bas monde.
Très attaché à la vertueuse famille du Cheikh, la voie de l’orthodoxie qu’il incarnait, était le prolongement de son attachement à tout ce qui touche Cheikh Ahmadou Bamba.
Serigne Souhaibou MBACKE a œuvré durant toute sa vie à l’attachement aux bonnes pratiques sociales en conformité avec le Coran et l’héritage vertueux de Cheikh Ahmadou Bamba
Son nom est assimilé à l’enseignement du Coran, à une vie intellectuelle pour la vulgarisation du savoir islamique et de la Sounna du Prophète (PSL).
Suivant les traces de son père et illustre maître Cheikh Ahmadou Bamba il a fait de Touba un épicentre de la grande sagesse de l’Islam et un refuge pour les croyants et croyantes.
Serigne Souhaibou MBACKE était un docteur de la foi, un savant inédit avec des qualités morales qu’il transmettait à tous ceux qui le fréquentaient.
Très sensible aux conditions de vie des créatures de Dieu, il était toujours au chevet des nécessiteux. Il s’occupait particulièrement de la nourriture et de la bonne santé des animaux domestiques.
Même ceux qui étaient dans d’autres religions lui vouaient une grande estime et cela enlevait l’étiquette qu’on lui collait, de personne retranchée, ne s’occupant que de l’enseignement. Il en était autrement, Serigne Souhaibou MBACKE avait une très bonne capacité d’écoute et portait attention à toute forme de sollicitations. Il avait fait de sa demeure un lieu accessible et non une forteresse.
Ses contemporains coreligionnaires des autres confréries étaient éblouis par sa forte maîtrise du Coran, des sciences de la vie, de son sens dévoué à la culture générale sur tout ce qui touche le monde d’ici-bas et de l’au-delà.
Ce grand homme de Dieu issu de la lignée maternelle de Soxna Mariama DIAKHATE, a laissé un bel exemple à toutes les générations du Mouridisme sur le comportement du disciple vis-à-vis du Cheikh : la vertu, le travail sanctifiant, le respect du«NDIGEUL», l’assistance aux nécessiteux et les règles de bonne conduite en conformité avec le Coran et la Sounna.
Aujourd’hui, le Sénégal, qui est comme un bateau qui tangue vers un naufrage culturel, a besoin d’un nouveau souffle inspiré du code de vie de cet illustre homme de Dieu qui a combattu l’ignorance, la paresse intellectuelle, les mondanités inutiles, la cupidité des biens de ce monde. Un tel visionnaire qui a marqué son époque par toutes ses qualités morales et intellectuelles, a laissé un lègue inestimable qui constitue une philosophie islamique ancrée dans cette trilogie : foi en Dieu-recherche du savoir-travail.
Puisse Cheikhoul Khadim, son maître, agréer toute son œuvre et l’élever au rang des sublimes élégies à la gloire de Dieu.