L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) est en train de conduire un projet de recensement des Sénégalais de l’extérieur, a indiqué, vendredi à Dakar, Amadou Diaw, conseiller technique au cabinet du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur.
Sur instruction du président de la République, Macky Sall, « notre département, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, en collaboration avec les départements de la justice, de l’intérieur et de l’économie (ANSD) déroule un projet de recensement des Sénégalais de l’extérieur », a-t-il indiqué.
Il présidait les travaux de l’atelier de restitution de cartes postales sonores sur les migrations africaines, organisé par l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR). La rencontre est organisée en collaboration avec le laboratoire mixte international Movida (mobilités, voyages, innovations et dynamiques dans les Afrique méditerranéenne et subsaharienne), en partenariat avec le studio Ëpoukaye.
Elle a aussi été rendue possible grâce à l’appui de la fondation Heinrich Böll. En attendant les résultats du recensement, M. Diaw a dévoilé quelques statistiques sur les Sénégalais de l’extérieur, issues de l’exploitation des données de la plateforme mise en place pour la gestion de l’aide de 12,5 milliards francs CFA dédié à la diaspora dans le cadre de la gestion de la crise liée à la pandémie de Covid-19.
« Si l’on se réfère aux résultats (…), l’on peut retenir que sur les 126.724 individus pris en charge, 96.466, soit 76,12%, sont en Afrique, 26.678, soit 21,05%, en Europe, 1.205 (0,95 %) en Asie et 2.375 (1,87% ) en Amérique », a-t-il révélé.
Le conseiller technique au cabinet du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur est ensuite revenu sur les préjugés et autres idées reçues véhiculées sur les migrants. « Les préjugés et idées reçues qui leurs sont appliqués sont nombreux et variés. Les idées reçues découlent d’une analyse simplificatrice de la réalité. Dans toute idée reçue, il y a une petite part de vérité et beaucoup d’exagération. Elle est répandue dans les milieux où les raccourcis historiques sont courants », a-t-il déclaré.
Il note que les idées reçues sur la migration, « façonnées à partir de représentations sociales déterminées », « ont tendance à se focaliser sur la figure de l’étranger envahisseur et qui viendrait prendre ou voler le travail de nationaux ».
Selon lui, il y a une « tendance à se focaliser sur la migration vers l’Europe ou les pays de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économique], quand il s’agit d’aborder la question des migrations africaines ». Plusieurs officiels et experts en migration ainsi que des députés et des journalistes ont pris part à la rencontre.