Les sourires des femmes cachent des blessures, qui empêchent leur épanouissement. Dans son étude publiée hier intitulée «Mon corps m’appartient», le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) révèle que près d’une femme sur deux dans 57 pays, notamment en Afrique subsaharienne, est privée des libertés liées à son corps. Au Sénégal, plus de 90% parmi elles sont privés de leur autonomie corporelle qu’il s’agisse de relations sexuelles, du recours à la contraception ou de soins de santé.
C’est une étude qui montre les efforts à consentir pour que les femmes soient réellement libres de leurs faits et gestes. Intitulé «Mon corps m’appartient», le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) montre les atteintes aux droits des femmes comme le viol, les mutilations génitales, la stérilisation forcée et l’imposition de tests de virginité.
Et les conclusions sont accablantes : selon l’Unfpa, près d’une femme sur deux dans 57 pays ne dispose pas de liberté par rapport à son corps qu’il s’agisse du choix de la contraception ou de soins de santé ou des relations sexuelles. «En résumé, des centaines de millions de femmes et de filles n’ont pas de liberté sur leur propre corps. Leur vie est gouvernée par les autres», révèle Natalia Kanem, la directrice de l’Unfpa. Alors que le «pouvoir de prendre des décisions en matière de sexualité et de reproduction est une condition fondamentale de l’autonomisation des femmes.
Une femme qui a le contrôle sur son corps a plus de chances de bénéficier d’une autonomisation dans d’autres aspects de sa vie».
Par exemple, la proportion de femmes âgées de 15 à 49 ans qui prennent leurs propres décisions concernant la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction est très faible en Afrique subsaharienne. Si environ 50% d’entre elles se décident de manière autonome sur ces questions, le pourcentage chute très fortement au Mali, Niger et aussi…… au Sénégal, qui a un indice de 7 sur ces trois aspects alors qu’il grimpe jusqu’à 87 en Equateur, où elles sont moins de 10% à le faire, selon ce rapport onusien. Chez nous, 19% sont capables de refuser des relations sexuelles, 85% ont une capacité de décision en matière de contraception et 31% ont aussi une capacité de décision en matière de santé.
«L’autonomie corporelle n’est encore que l’ombre d’une possibilité pour beaucoup. Le fait que seuls 55 pour cent des femmes soient en mesure de prendre leurs propres décisions en ce qui concerne leur corps devrait servir de signal d’alerte pour les gouvernements, les décideurs politiques et les institutions de développement.
Au Mali, au Niger et au Sénégal, plus de 90 % des femmes sont privés de leur autonomie corporelle», révèle l’organisme onusien, qui soutient qu’il est manifeste «que dans 57 pays, et probablement dans tous les autres pays du monde, les femmes n’ont pas le plein contrôle de leur corps.» Renversant !