Partout à travers le pays, les charrettes font partie du décor quotidien, particulièrement dans la capitale où dans toutes les ruelles et quartiers, des jeunes insouciants et rebelles, majoritairement issus du monde rural qu’ils ont quitté pour chercher fortune, font la loi, au mépris des lois du pays.
Leur quotidien diurne, la collecte des ordures, le transport de marchandises, le trafic frauduleux de sable marin, et le soir, le bodybuilding pour se tailler un corps de forcené, la lutte comme distraction ou pratique pour certains, et pour les fainéants l’abus de drogues telles que l’alcool, le chanvre indien, les produits euphorisants. D’autres plus nombreux se transforment en délinquants, en des agresseurs, voleurs à la sauvette et cambrioleurs. C’est justement cette catégorie qui empêchent les habitants de la Banlieue de dormir. Ceux de Keur Massar, précisément aux quartiers Unités 2, 3, 4 et 5, ont encore assisté avant-hier nuit, à un énième règlement de compte, un rixe sanglant opposant deux jeunes charretiers âgés tous les deux de 20 ans, juste au niveau du Terminus du bus Tata de la ligne 71.
A.D et son ami K.M évoluent dans le milieu interlope en plus de leurs activités de charretiers, et se sont déjà battus violemment l’année dernière, à la même période du Ramadan. Depuis, ils se regardaient en chiens de faïence, et se battaient au sang à chaque rencontre, en plus de concours de sales quolibets.
Le quotidien l’Observateur raconte qu’avant-hier, ils se sont retrouvés ensemble au terrain du Terminus de la ligne 71, et ont remis la bagarre. Le premier K.M puant fortement l’alcool, s’empare d’un tesson de bouteille et met au défi l’autre quidam A.D qui s’arme à son tour d’un couteau. Après plusieurs échanges d’insanités, l’affrontement devient farouche, et le corps à corps devient inévitable, avec des échanges de coups. Le nommé K.M, toujours selon l’Obs, frappe son adversaire des coups de tessons de sa bouteille qui lui défigure le corps avec des blessures horribles et sanguinolentes. Horrifié, il sursaute et réagit vite, en empoignant solidement son arme blanche, qu’il plonge avec force dans la carotide de son vis-à-vis K.M surpris par la violence de la réplique. Ce sont des cris de douleurs atroces et des jets de sang qui témoignent de la mauvaise posture de K.M qui titube et s’écroule au sol, son sang se vidant de son cou. Dans un dernier sursaut, il tente même de s’appliquer un garrot avec la pince, en vue de stopper net l’hémorragie, mais c’était trop tard, il sombre dans la mort,
Son bourreau s’était déjà enfui pour retourner se cacher à domicile où les gendarmes de la Brigade de Keur Massar, alertés, vont le cueillir durant la même nuit. Son état de santé vacillant, eu égard aux nombreuses blessures qui lui ont été infligées, nécessite sa conduite aux soins, avant son placement en garde à vue, en attendant son déferrement au procureur de Pikine-Guédiawaye.