Ce vendredi 26 mars, un incendie s’est déclaré dans un terminal pétrolier saoudien qui a été touché par un projectile, a annoncé le ministère saoudien de l’Énergie.
« Le tir d’un projectile sur le terminal de distribution de Jizan a provoqué un incendie dans l’un de ses réservoirs », a indiqué le ministère saoudien de l’Énergie dans un communiqué publié par la Saudi Press Agency, précisant qu’il n’y avait pas de victime. Le communiqué dénonce une « attaque lâche », et l’affirme dirigée non seulement contre le royaume mais contre l’économie mondiale et la sécurité globale en matière d’énergie.
Ce communiqué n’a pas désigné les auteurs de l’attaque, mais les rebelles houthis du Yémen ont, à plusieurs reprises, tiré des missiles sur les installations pétrolières saoudiennes. Cette attaque intervient après que Ryad a proposé lundi aux rebelles yéménites un cessez-le-feu sous supervision des Nations unies, que les Houthis ont rejeté, estimant que ce n’était « rien de neuf ». Les rebelles réitèrent leur demande de levée du blocus aérien et naval imposé par l’Arabie saoudite contre le Yémen.
Les États-Unis font pression
L’attaque s’est produite au moment où les États-Unis font pression pour une cessation des hostilité avec le retour au Proche-Orient de l’envoyé spécial américain Tim Lenderking. Depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, les États-Unis tentent de relancer les négociations au Yémen, et la nouvelle administration américaine a annoncé la fin de son soutien à la coalition militaire menée par le royaume saoudien.
Ryad dirige une coalition qui est intervenue au Yémen en mars 2015 en faveur du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale, mais qui n’est pas parvenue à vaincre les rebelles houthis. Plus tôt jeudi, la coalition a indiqué avoir intercepté plusieurs drones chargés d’explosifs lancés vers le royaume par les rebelles, ont rapporté les médias officiels. Les rebelles houthis ont également tenté de frapper les universités de Najran et Jizan, des villes du sud près de la frontière avec le Yémen, a ajouté la coalition. Ceux-ci n’ont pas revendiqué dans l’immédiat la responsabilité pour ces frappes.
Pire crise humanitaire du monde
Lundi, Ryad avait proposé de rouvrir l’aéroport de Sanaa, la capitale yéménite tenue par les rebelles depuis 2014, et de relancer les négociations politiques entre le gouvernement yéménite et les Houthis. Les rebelles avaient récemment fait de l’ouverture de tout l’espace aérien et maritime du Yémen, sous contrôle saoudien, une condition préalable à tout processus de dialogue. Sans surprise, le gouvernement yéménite avait quant à lui salué l’initiative saoudienne, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La coalition affirme que le blocus a pour but d’empêcher l’Iran de venir en aide aux rebelles, ce que Téhéran a toujours nié. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon les organisations internationales. Il est à l’origine, selon l’ONU, de la pire crise humanitaire du monde actuellement.
(avec AFP)