Dans le monde, la lutte contre la déforestation liée à l’agriculture reste un véritable défi. Si sur ces dernières années, les rapports dénonçant les ravages du phénomène se sont multipliés, de nombreuses industries même parmi les plus controversées commencent néanmoins à se mettre au pas.
L’industrie de l’huile de palme est-elle en train de devenir une pionnière dans la réduction de l’empreinte écologique liée aux matières premières agricoles ? Dans un rapport publié le lundi 22 mars, la CDP, organisation de référence dans la transparence environnementale des entreprises souligne que les compagnies actives dans l’huile de palme sont celles qui font le plus d’efforts pour réduire leur impact environnemental.
Le secteur occupe ainsi la première place avec 43 % des compagnies qui ont une politique générale ou spécifique de « déforestation zéro » accessible au public d’après l’étude qui concerne aussi 6 autres filières que sont le café, le soja, le bois, le caoutchouc, le cacao et le bétail.
Les entreprises du secteur du caoutchouc naturel, du bétail et du soja comptent notamment parmi les plus mauvais élèves avec un faible nombre d’entreprises engagées.
Pour parvenir à cette conclusion, l’organisme a évalué 553 entreprises agroindustrielles sur la base de 15 indicateurs clés de performances comme la robustesse des politiques de zéro-déforestation, la solidité du système de traçabilité et l’engagement des fournisseurs envers des méthodes de production plus durables.
D’après l’organisation, les bons résultats de la filière huile de palme tiennent au fait que de nombreuses entreprises la perçoivent désormais comme un risque important pour leur réputation dans un contexte où des campagnes se sont multipliées ces dernières années.
Face à la possibilité d’un boycott par des consommateurs de plus en plus préoccupés par la durabilité des chaînes d’approvisionnement, les acteurs de l’industrie déploient des efforts sur le terrain et mettent désormais la pression sur leurs fournisseurs.
Selon l’étude, la compagnie américaine Mars est celle qui adopte les meilleures pratiques dans l’industrie de l’huile de palme avec des mesures répondant à tous les critères de performance.
Plus globalement, ce rapport pourrait faire du bien à l’image de l’industrie de l’huile de palme surtout habituée ces dernières années à recevoir les critiques les plus virulentes de la part des ONG pour la destruction des forêts et d’autres écosystèmes importants pour le stockage du carbone comme les tourbières.
Pour rappel, entre 2001 et 2015, 72 millions hectares de forêts ont été perdus dans le cadre de la production de cacao, de café, de soja, de bétail, de caoutchouc, d’huile de palme et de bois.
Espoir Olodo