Arrivé à la tête de l’aéroport international Blaise Diagne à un moment où il est impacté par la maladie du coronavirus, Doudou Ka, Directeur général dudit aéroport s’est focalisé, sans perdre de temps, sur les nouveaux défis à relever.
Ce, pour atteindre l’ambition du Plan Sénégal Emergent et faire de cet aéroport le premier hub de la sous-région. D’ailleurs, il a annoncé, avec assurance, que l’AIBD sera le premier hub de la sous-région en 2035. « Nous sommes aujourd’hui concurrencés par Accra, Abidjan et Casablanca qui ont, tous les trois, l’ambition que leur aéroport soit le premier hub de la sous-région », a indiqué Doudou Ka, invité du Jury du dimanche. Qui, dès son arrivée, a mis en place le plan stratégique pour faire face à cette concurrence afin d’atteindre cet objectif. Il rassure que ce plan sera mis en œuvre dès la semaine prochaine. Ce plan est bâti autour de quatre piliers de 12 objectifs et de 21 projets phares.
Selon lui, le premier pilier sera la génération de trafic. Estimant qu’on ne peut pas avoir de hub aérien sans une compagnie aérienne nationale, il annonce que leur stratégie c’est d’accompagner Air Sénégal à devenir une compagnie forte et à mettre les conditions d’aménagement pour avoir beaucoup plus de passagers en transit. Le deuxième pilier est l’espérance client avec deux objectifs que sont la facilitation du parcours du passager et la digitalisation des services aéronautiques. Le troisième pilier, c’est l’accessibilité et la connectivité de l’aéroport international Blaise Diagne. Le quatrième pilier c’est la diversification des activités aéroportuaires. « On est en train de mettre en place un plan d’urbanisme détaillé parce que pendant la crise plusieurs aéroports ont été impactés. Les seuls aéroports qui sont sortis sont Singapour et Dubaï. Ce sont des aéroports qui ont maîtrisé le foncier autour de l’aéroport avec des développements d’Hôtels, de centres commerciaux, activités industrielles. Et cela est passé par anticipation de la maîtrise foncière », a expliqué Doudou Ka.
Avant d’ajouter : « le Sénégal présente dans son trafic 7% de transport transit. C’est encore faible. Donc, on a encore du chemin à faire. Nous sommes aujourd’hui dans les mêmes proportions que nos concurrents. Abidjan, c’est 5%, Accra, c’est 6%. Donc, nous présentons des avantages en termes de coûts de transferts au Sénégal plus compétitifs que les autres pays ».
UNE RÉVISION DU CONTRAT DE CONCESSION ENTRE AIBD ET LAS
De même, le directeur de l’AIBD a annoncé la révision du contrat de concession entre AIBD et LAS (Limak-Aibd-Summa) pour redéfinir le modèle économique d’intervention des sociétés sénégalaises. « Puisque les sociétés sénégalaises se plaignent du modèle économique, nous avons trouvé des solutions pour apporter un modèle économique qui permet à tous les acteurs de faire du gagnant-gagnant ». Le directeur de l’AIBD a été interpellé sur les licenciements notés au niveau des sociétés 2AS et LAS.
Répondant à cette interpellation, il a renseigné que ces sociétés de l’aéroport n’ont pas bénéficié d’appui de l’Etat en cette période de la crise sanitaire. Donc, pense-t-il : « il fallait serrer la ceinture pour préparer la relance. Je pense que c’est une phase transitoire que nous sommes en train de prendre en charge.
Sur la présence massive des sociétés à l’AIBD, Doudou relativise et demande de ne pas stigmatiser la France, les Turcs d’autant que parmi ces sociétés, certaines sont détenues par des sénégalais. « On ne peut pas dire à l’Etat de mettre en place des politiques d’amélioration de l’environnement des affaires et parallèlement, on stigmatise nos amis étrangers qui font des investissements directs au Sénégal. Il faut un peu équilibrer les choses. On est dans une crise économique et l’Etat continue d’accompagner le secteur aérien pour atteindre ses objectifs », souligne-t-il.
Emedia