C’est encore le scepticisme vis-à-vis de la campagne de vaccination contre la Covid-19 dans la capitale dakaroise. Après son lancement mardi dernier, les avis sont toujours partagés. Si certains affichent clairement leur adhésion à cette campagne, d’autres notamment chez beaucoup de jeunes, ne se font ni l’idée de se vacciner, encore moins encourager leur proche à le faire. |
Les habitants de Khar Yalla, Darou Salam, Grand Yoff, des quartiers situés dans la périphérie dakaroise ne sont pas emballés par la campagne de vaccination qui a démarré depuis mardi dernier sur toute l’étendue du territoire national. Moussa Bâ assise à côté de la chaussée sur le trottoir fait partie de ceux-là. D’ailleurs, c’est l’une des personnes prioritaires pour la vaccination contre le Covid-19. La radio bien accrochée à l’oreille droite, la soixantaine, il ne cache pas son accord pour le vaccin. «Je n’hésiterai pas à me faire vacciner car, je fais partie des personnes prioritaires parce que je vis avec une comorbidité (l’asthme). Je vais enrôler toute ma famille y compris ma fille pour aller nous faire vacciner. Il s’agit d’une question de santé publique» a-t-il confié. Mieux, il invite ses pairs à en faire de même car dit-il que c’est un devoir civique. Un sentiment partagé par Dieynaba Diop quarante-sept ans (45 ans). Visiblement soulagée de l’arrivée du vaccin Sinopharm, elle se dit prête à inscrire son fils qui souffre de l’asthme sur la plateforme lancée par le ministère de la santé pour la vaccination. «Je suis totalement en phase pour la vaccination. Je vais amener mon fils dès que possible se faire vacciner. Et puis je pense que le gouvernement n’a pas intérêt à nous donner un vaccin qui porterait préjudice à la santé de ses citoyens», déclare-t-elle . «JE NE VAIS PAS ME VACCINER ET JE NE VAIS NON PLUS CONSEILLER A MES PARENTS A LE FAIRE» C’est comme un volcan en ébullition dès que le sujet est abordé. Si le vaccin est la bienvenue chez M. Ba et Mme Diop, ce n’est pas le cas chez certains jeunes du quartier réunis dans la «grande place». Ici, bruits de bus «Tata» et autres «Cars rapides» s’invitent dans la discussion. Chacun y va de sa propre réticence sur le vaccin : «Vaccin chinois, vaccin français, merci !», tonnent certains. Malgré, la vaccination du président de la République, les jeunes préfèrent s’abstenir. C’est le cas d’Abdou Ndiaye : «certes le vaccin est à titre préventif, mais je préfère attendre pour avoir un avis sur le comportement des personnes qui l’ont déjà utilisé. Voir s’il y a des effets secondaires qui vont se développer chez ces derniers». A l’image de Papis Sadio, frigorifiste, sur un ton très ferme, il déclare, «le Président de la République, le Président de l’Assemblée nationale et tous les cadres devraient être les premiers à se faire vacciner et après nous suivrons. Si ce n’est pas le cas, je ne compte pas me faire vacciner». Ce qui est déjà une chose faite. Le Chef de l’Etat Macky Sall, le Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass, le Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ont été tous vaccinés. Sans occulter le Chef de l’Eglise sénégalaise, Mgr Theodore Andrien Sarr. |