L’Afrique devient chaque jour un terrain d’expression militaire pour les grandes puissances. Les Américains revendiquent une meilleure offre, mais la concurrence russe et chinoise ne manque pas de dynamisme et de visibilité.
A l’occasion d’une conférence de presse en ligne organisée le 23 février 2021, l’Agence Ecofin a demandé au général Chistopher G. Cavoli (photo), commandant en chef de la division Europe et Afrique de l’armée américaine, si l’influence grandissante de la Russie sur le terrain des opérations militaires africaines allait influencer la manière dont les Etats-Unis planifiaient leurs activités. Selon le haut responsable, les Etats-Unis offrent, en Afrique, une meilleure coopération militaire que celle qui est proposée par les Chinois ou les Russes.
« Nous proposons un modèle différent. Nous offrons la stabilité, des actions de lutte contre des organisations extrémistes violentes, et la promesse de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, toutes choses que les Etats-Unis ont toujours défendues » a-t-il répondu, précisant que les actions, les opérations, les activités et les investissements de l’armée américaine en Afrique concernent les intérêts des Etats-Unis et ceux de leurs partenaires africains dans le domaine de la sécurité. « Donc il s’agit de nous et de l’Afrique, et de personne d’autre ».
Son adjoint direct le général Andrew Rohling est revenu sur la question chinoise, soulevée par un autre média. « L’Afrique est un front émergent de la concurrence mondiale en matière de puissance. La Chine cherche à rivaliser en Afrique et elle saisit des opportunités sur le continent. Notre approche stratégique est celle de continuer à positionner les Etats-Unis et nos alliés en tant que partenaires de choix en Afrique », a-t-il fait savoir.
La rencontre avec les médias au cours de laquelle ont été faites ces déclarations visait à apporter des précisions sur la consolidation des exercices de l’armée américaine en Afrique et en Europe. Il était aussi question de parler de l’engagement des Etats-Unis en Afrique et des futurs exercices conjoints prévus pour le mois de juin 2021.
Ces arguments ne suffiront pas à refroidir les ambitions africaines du président Vladimir Poutine. En octobre 2019, alors que son pays accueillait son tout premier sommet africain, il avait annoncé que l’Afrique était pour lui un objectif stratégique de politique étrangère. La Russie revient en Afrique avec à l’idée, entre autres, de sécuriser des marchés pour ses produits agricoles, et vendre des produits et services militaires, comme les Américains et les Européens.
Selon les données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), l’Afrique, entre 2015-2019, a importé 49% de son équipement militaire de la Russie, soit près de deux fois le volume de celui acheté à ses deux autres fournisseurs que sont les Etats-Unis (14%) et la Chine (13%).
Idriss Linge