Ce service que Cheikh Al Khadîm a rendu à Son Maître Mouhammad (Paix et Salut Sur Lui) est guidé par un mobile très particulier : L’Amour ardent de la Personne du prophète. Ceci a été une préoccupation en lui telle qu’il en a fait la sollicitation à DIEU dans ses prières intenses à l’instar de celle-ci:e
« pérennise mon Amour envers TOI et envers la Meilleure des créatures »
Le service, est marqué par le désintérêt auquel le serviteur s’est résolu à observer . Il a en outre déclaré que ni l’exaucement d’un quelconque vœu ou de quelque besoin que ce soit n’ont motivés son service envers l’Envoyé de DIEU ( Paix et Salut Sur Lui) .Car dira-t-il
« La raison de Mon Service envers le Prophète est un Amour Intime de l’Essence de son Etre »
« Le Motif de mes éloges envers le Prophète est exclusivement un Amour ardent de sa Personne »
Le Serviteur trouvera ainsi une abondante matière à travailler mais une tâche des plus difficiles face à la Noblesse, au Rang et au Statut du Plus Louangé (AL Mahmûd) ( Paix et Salut Sur Lui) .
Il trouva aussi un terrain déjà occupé par d’éminents chantres qui avaient laissé une réputation d’excellence . Le Serviteur du Prophète cheikh Ahmadou Bamba Khâdimu-r-Rasûl prendra même le soin de rendre hommage à ces illustres précurseurs qui ont tenté de magnifier son Ami et Bien-aimé. Car, à l’endroit de Kacb, Hassân et Bûsayr pour ne citer que les plus célèbres il dira » les poèmes de chacun d’eux sont imbus de lumières et de secrets » .
Le Prophète, détenteur de tous les bienfaits était devenu La Porte incontournable pour tous ceux qui désirent obtenir de leur SEIGNEUR quelque faveurs que ce soit. C’est pourquoi, de tout le temps, il ne manquait jamais des gens qui s’adonnaient à son service et ce matin et soir. Cependant, quelque soit l’excellence des loanges adréssées au Prophète( Paix et Salut Sur Lui) , elles étaient en reste par rapport à la stature du destinataire, et le fossé n’était pas petit , et Le Cheikh d’ajouter :
« Cependant les poètes sont de tout temps impuissants à rendre convenables ses Eloges comme l’incapacité des doigts de toucher la sphère céleste » (Mimiyah V 44).
Ainsi il s’attelera à faire les panégyriques et les louanges de celui à qui DIEU l’avait gratifier de la connaissance de son Essence, de son Secret. C’est comme si, son SEIGNEUR l’avait privilégié en lui inspirant les Paroles qui se conformaient au rang de la Meilleure Créature. Il dit s’adressant au Prophète.
« A Toi ma langue ainsi que mon coeur je ne compose pas en devinette à l’instar des poètes(Cf les Dons du profitables V43)
Dans chacun de ses poèmes, il a fait du Panégyrique un moyen de procurer la joie à L’Elu, des louanges dont la teneur, la sincérité ainsi que la conformité des propos arrachent l’adhésion même du Patron à qui il s sont destinés, comme l’affirme le Cheikh :
« Quand je fais l’éloge de L’Elu le plus Pur (Al Muçtafâ) il est enchanté et affiche le sourire sur lui les deux saluts de celui qui me preserve de son détracteur » (Cf. Les dons du dignes de reconnaissance).
« L’ETERNEL t’ enchante par mon écrit à titre de considération même si je me trouve éloigné de la terre de Médine » (cf. les Prémices des Eloges vers 104)
Comment ne pas forcer l’admiration et afficher le sourire face à ces louanges dont la pureté et la blancheur défient l’éclat. Des éloges dont la splendeur fait oublier la beauté des perles les plus précieuses . Ces Extraits sans commentaire tirés dans différents titres seront suffisants pour en témoigner .
Tu as la primauté et la précellence, ô toi le Meilleur Seigneur auprés de l’UNIQUE DOMINATEUR, le MAITRE TRES-HAUT des créatures !
A Toi la connaissance, les Actions et le Bien tous ensemble ; sur Toi la Bénédiction de DIEU ; Toi qui es au-Dessus de l’espèce (Adamique)
A Toi l’avantage, Toi qui es le Choisi le Meilleur (Al Mukhtâr), ô Toi le Seigneur des Créatures ! sur Toi la Paix de DIEU qui a éffacé l’avilissement
Tu es certes le Guide des envoyés, de source autorisée, ils T’ont reçu lors de ton Voyage (Isrâ’) et chacun a prié (derrière Toi)
Tu as porté le Vêtement de l’Honneur, de la Précellence et de l’Eminence et il y’a en Toi des Qualités Morales qui sont Au-Dessus de tout.
(cf les prémices des éloges vers 64 à 68)
Il est Très Magnifique, ne mesurez personne à Lui, Il est le Chef de l’Assemblée des Prophètes
Le Soleil des soleils, le Chef des chefs, le Meilleur Compagnon de l’Assemblée des Saints
Le remède des coeurs, la Lumière des demeures, la Lune des lunes dont la Clarté est évidente
Il est le Sauveur du reconnaissant, le Lion de l’ingrat qui expulse le rebelle qui manifeste sa haine
Le Paradis du bien-guidé, l’Enfer du transgresseur, Celui dont la Précellence est évidente aux yeux des intelligents
Réparateur des fautes, Possesseur des Dons manifestes, il est le Guide des créatures, sans extravagance
(Cf. Les dons du profitables vers 73 à V78)
C’est à cause de sa Lumière cachée en Adam que les Anges de son MANDANT se sont prosternés devant cet Aïeul
Il revient à l’Elu le Plus Pur (Al Muçafâ), la Meilleur Créature de DIEU, un Avantage que n’a aucun autre chef, si éminent soit-il
Il posséde Auprès de DIEU un Secret que ni humain, ni génie, ni ange ne connaissent, ceci est un Mystère Inviolable
Les Prophètes, ainsi que l’ensemble des Envoyés, ont obtenu grâce à Lui Satisfaction, alors qu’Il était encore dans sa Cachette
Ils ont obtenu grâce à Lui, avant sa Naissance, des Dons qui rendent jaloux tous les autres en dehors d’eux et ahurissent les honorables
Ils est l’Illustre Honorable (Al Karîm) qui n’a jamais cessé d’être Choisi parmi les Seigneurs dont chacun est prestigieux
(cf. Mimiyah vers 83 à 88)
Ô TOI l’INSPIRATEUR Qui favorises d’une Issue Heureuse ! accorde Prière et Salut à cette Créature qui est Au-Dessus des autres, tant par le protrait Physique que par les Qualités Morales
Il était de Taille Moyenne, de Constitution manifestement Harmonieuse ; Il n’était pas de corpulence excessive et n’était ni brun, ni blanc
Il n’était pas potelé, ne marchait pas de guingois, en vérité, il était Au-Dessus de quiconque descendait d’Adam
Il surpassait tout le temps quiconque marchait à coté de Lui, Il avait la Pointrine Large et ne riait qu’en souriant
Il était Distingué, Changeant [par ses différents Traits], sa Blancheur était légèrement mélée de rougeur, Il avait des Cils abondants, il avait des Dents escapées, mais éclatantes
Il laissait échapper un Sourire dont l’éclat était comme un éclair ou un grain de nuage et son Rire dissipait les ténèbres, tels des flambeaux dans les obscurités
Sa Figure était ronde, Il avait un Ventre fin, Il était Radieux, Splendide, d’un Teint coloré, Il articulait harmonieusement ses Propos
Ses Joues pures semblaient être couvertes d’un liquide doré, Il avait une Statuture svelste, son nez avait une belle forme
Il avait l’Oreille parfaite, de beaux Yeux, des Dents trés bien rangées, d’une blancheur éclatante, d’eux incisives séparées avec élégance et un Visage qui effaçait l’angoisse
Il est manifestement la Plus Parfaite des créatures, du point de vue Physique et Moral ; jamais on n’a vu et point on ne verra son égal, dans ses habitudes
Notre Plus louangé (Ahmad) est notre Miséricorde ; notre louangeant (Al Hâmid) est notre Bienfait ; notre louangé (Al Mahmûd) qui est notre Joie, a une Générosité qui défie les averses (Cf L’attirance des Coeurs vers 61 à V71)
Au delà de la beauté extraordinaire de ces paroles , et de leur agréable déclamation, elles occupaient une place très importante dans la mission du serviteur. Elles ont été une plaidoirie éloquante devant les ennemis de la religion de DIEU, les colonialistes français acolytes de satan.
En sortant de sa demeure bâtie sur la terre de Djolof (Mbacke Bâry) le 18éme jour du mois lunaire de SAFAR 1313H. (10 août 1895) il confirmera cette fonction sur le chemin dans un excellent et pathétique poème de métrique Tawîl poème débutant par « je marche avec les pieux … A l’adresse du prophète il dira :
« Mes demeures son vides, je me suis séparé des miens en faisant le panégyrique de celui dont tous les louanges sont incapables d’accéder à la hauteur de son rang »
Les épreuves que le Serviteur a endurées , les déportations, les éloignements et les persécutions de toute nature qu’il a supportés rien que pour le panégyrique de son Ami le Prophète donne incontestablement à ces louanges une une fonction de défense.
Ces poèmes sont écrits par le serviteur dans la solitude, au millieu des ennemis ,hors de sa patrie , après un voyage lointain et mouvementé. L’objectif principal étant d’élever la voix de DIEU et d’exalter les Bienfaits du Prophète (Paix et Salut sur Lui) , (Laythil cidâ) le Lion contre les ennemis . Il fut déporté au Congo français (Gabon) où il séjourna entre 1895 et 1902 dans la ligubre forêt équatoriale entre Mayumba et Lambaréné.
Quelque soit son lieu d’internement ses louanges à l’endroit du Prophéte n’avaient jamais connu d’interruption. Seul face à l’océan sur la berge de Mayumba il déclamait dans une foi agissante et une fermeté sans commune mesure des poèmes dans des thèmes comme : La glorification du Prophète, et l’exaltation de sa religion qui est au-dessus de toutes les confessions . Ces écrits jetaient l’anathème sur les associateurs dans des propos sans complaisance devant des ennemis armés jusqu’aux dents. Seul un preux est capable d’une telle initiative. Cette louange est donc synonyme de défense ; de combat dans le chemin de DIEU. Ecoutons le Cheikh nous en faire quelques révélations dans son récit (Jazâ’u-sh-shakûr) « Les Dons du Digne de Reconnaissance ».
J’ai fais son Panégyrique devant celui qui n’adore jamais DIEU manifestant à ce dernier mon hostilité et ses louanges ont éffacé mes troubles
J’ai fais son éloge devant celui qui ne se prosterne jamais, Il (le Prophète) m’a comblé en réalisant mes voeux en me pourvoyant d’or
J’ai fais sa louange devant celui qui ne rend pas à DIEU un culte et Il (le Prophète) m’a chargé du salut des gens qui adorent DIEU
Ces écrits sont d’une abondance telle, qu’il serait difficile de les évaluer. Mais celui qui l’aurait rassembler et mis sur un véhicule de cinq tonnes ils le surchargeraient lourdement. Une preuve qu’ils constitue une partie essentielle du service.
La louange , l’éloge et le Panégyrique (Madh) sont accompagnés partout par la formule de prière sur le Prophète (PSL) . Il est resté fidèle à la recommandation de DIEU aux croyants de réciter des formules de prières sur le Prophète, ainsi que des formules de bénédiction. Il a dit :
« La Prière des six (mois) avec l’éloge des six(autres) lui reviennent irrévocablement, tout en suivant son exemple (le Prophète) » (cf. Les dons du Profitable V133)
Il exprime ici le fait que sa vie est entièrement consacrée au service de l’Elu en faisant son Panégyrique et en formulant des Prières sur Lui. Les recueils de prières qu’il a fait sur le Prophète ne se comptent plus. Dans les éditions de la Bibliothèque Cheikh Al Khadîm, le Recueil consacré à ses prières est très volumineux. C’est un recueil de 644 pages, contenant 111 titres en prose et versification et 7259 vers. En guise d’ illustration, un des titres du recueil intitulé « Maqaddamatul Khidma » à lui seul, regroupe 726 noms du Prophète avec des appellations dans des langues anciennes comme l’Araméen, l’Hébreux, le Syriaque et des appellations dans les ouvrages revèlés Thora (Pentateuque), Evangile et les Psaumes.
C’est pourquoi, dans tous les aspects : expression, immensité, constance, et abnégation, il est au dessus de la compétition. Les bienfaits innombrables découlant de ce service ne sauraient être énumérés. Toujours dans son récit sur la période de son éxil, il fut interné dans l’île de Mayumba pendant 5 ans. De cet internement il a obtenu des dons très manifestes qu’il relate dans son ouvrage (Jazâ’u-sh-shakûr) « Les Dons du Digne de Reconnaissance » :
« C’est durant cette période que j’ai composé un ouvrage sur lequel nul autre n’a une précellence, tant en agrément qu’en bénédiction dans la libéralité de celui qui ma préservé de la cohabitation avec les associateurs et les associatrices… []. Cet ouvrage renferme aussi des Panégyriques que les premiers n’avaient pas adressés au Prophète-Envoyé dont le service m’a procuré des dons au dessus de tout ce qu’on demande. Que la Paix, le Salut et la Bénédiction de DIEU, le TRES-HAUT, soient sur Lui, sur sa Famille et sur ses Compagnons, de la même façon qu’Il m’a favorisé sur Lui la Paix et le Salut de DIEU de privilége sans partage. Il y’a dans ce livre une belle expression arabe d’une précellence jamais atteinte auparavant et qui est telle qu’on ne l’entend que de la bouche d’un arabe de souche. Et tout cela provient de la bénédiction de Celui par qui DIEU, qu’il soi Béni et Exalté, efface le préjudice de celui qui s’adresse par sa Grâce à Lui (DIEU) dans toute sollocitation sur Lui , sur sa Famille et sur ses Compagnon que les deux saluts de CELUI QUI FAIT CE QUI LUI PLAIT et Il est CELUI Qui est en ma faveur, de la même façon qu’Il m’a préservé de tout scélérat rebelle.
C’est par cet ouvrage que DIEU, qu’Il soit Béni et Exalté, m’a fait don du Livre Sacré (Le Coran), de même qu’Il m’a efface tout ce qui, jadis était cause de préjudice et de blâmes pour moi.
C’est par cet ouvrage que se soumirent à moi les mois et les jours dans leur totalité, à la manière des êtres humains, par le Bienfait de CELUI Qui favorise qui Il veut parmi Ses serviteurs de façon particulière.
C’est par cet ouvrage que je me suis spirituellement départi des ennemis de DIEU, qu’Il soit béni et Exalté, bien que physiquement présent parmi eux, en m’éloingant d’eux par mon coeur dans cette cohabitation. »