(Agence Ecofin) – Le torchon brûle ces derniers jours entre la Chine et le Canada, autour d’un incident diplomatique causé par un T-shirt “raciste”, promu par un diplomate canadien, qui a beaucoup offusqué la Chine. Le puissant pays asiatique, très soucieux de son image, reste en effet intransigeant envers toute tentative, avérée ou non, de l’associer négativement avec les origines du Coronavirus.
Tout a commencé quand Chad Hensler, a commandé en milieu d’année dernière, des T-shirts portant une image de chauve-souris autour des mots « Wu-Han » (nom de la ville qui serait le point de départ officiel de la pandémie de Covid-19).
La rapide association entre la chauve-souris, censée être un réservoir du virus, et la ville ville chinoise, a causé une vague d’indignation sur les réseaux sociaux chinois, de la part des citoyens et même des fonctionnaires.
Ces derniers, rejetant la thèse selon laquelle le fabricant aurait confondu “Wu-Han” et “Wu-Tang” (du nom du célèbre groupe de Hip-Hop américain, « Wu-Tang Clan »), ont demandé au gouvernement canadien de sanctionner le diplomate indexé, et réclamé des excuses publiques, dans les plus brefs délais.
Les médias chinois, accusent notamment Hensler d’avoir délibérément dissimulé ses “mauvaises intentions”, depuis le mois de mai où il avait passé la commande, et de vouloir laisser entendre que le coronavirus provenait d’une chauve-souris de Wuhan, dans ce qui serait une campagne de diffamation menée par l’Occident contre la Chine, sur la question des origines du virus (notons qu’une équipe de l’OMS a laborieusement entamé ce début d’année, une enquête sur les origines du virus à Wuhan, après des réticences multiformes de Beijing).
De son côté, Ottawa a déclaré qu’il s’agissait d’un déplorable « malentendu », arguant que le logo représentait bien le groupe de Hip-Hop, et « [n’était] pas destiné à représenter une chauve-souris » et « qu’il s’agissait de cadeaux personnels pour une équipe de diplomates qui s’était rendue à Wuhan dans les premiers jours de la pandémie, pour aider à l’évacuation des citoyens canadiens », comme le rapporte un média local, le Globe and Mail.
Notons que cette prise de bec diplomatique survient à un moment où les relations entre les deux pays se sont dégradées ces derniers mois, avec un certaine froideur canadienne vis-à-vis de la Chine, accusée de n’avoir pas été très transparente aux débuts de la pandémie.
Les tensions sont également présentes, sur fond de bras de fer Orient-Occident, sur le terrain des grandes entreprises technologiques chinoises, avec notamment l’arrestation et la détention par le Canada de Meng Wanzhou, cadre supérieure de Huawei (et fille du fondateur, Ren Zhengfei), dans une affaire où elle risque jusqu’à 30 ans de prison.
Ayi Renaud Dossavi