En plus des attaques des groupes rebelles pour empêcher le déroulement du processus électoral en Centrafrique, le refus par l’opposition de participer au second tour des législatives va contribuer à fragiliser encore les institutions du pays dans un environnement sécuritaire déjà difficile.
La coalition d’opposition COD 2020, qui regroupe les plus importants partis et mouvements de l’opposition au président Faustin-Archange Touadéra, a annoncé mardi 2 février son retrait de la suite du processus électoral en République centrafricaine (RCA).
« En dépit de nombreuses irrégularités, des fraudes massives, des violences et voies de fait excipées par 346 requérants, la Cour Constitutionnelle en proclamant les résultats définitifs du premier tour de ces élections législatives a confirmé que celles-ci ont été un simulacre sans précédent dans l’histoire politique de la RCA », peut-on lire dans leur déclaration.
Rejetant les résultats proclamés par la Cour Constitutionnelle, les leaders de l’opposition réunis au sein de cette coalition ont affirmé qu’ils se retirent « entièrement du calamiteux processus électoral en cours en ne présentant plus de candidats ni aux partielles ni au 2e tour desdites législatives ».
La Cour constitutionnelle a annulé, lundi, pour des irrégularités les résultats du premier tour dans 13 circonscriptions sur 140, invoquant diverses raisons, à savoir : des menaces et intimidations, des dépouillements dans des circonstances troubles, ou des urnes détruites.
Seulement 22 députés ont été déclarés élus dès le premier tour. Parmi ceux-ci, 05 sont issus du MCU, le mouvement présidentiel, tandis que 03 sont du parti Patrie de Crépin Mboli Goumba, 02 pour l’URCA de l’opposant Anicet Georges Dologuélé, et un seul pour le KNK de François Bozizé, ainsi que pour le MLPC de Martin Ziguélé.
Les résultats partiels proclamés par la Cour Constitutionnelle ne permettent pas, en l’état actuel, d’établir de véritables tendances concernant le poids des forces politiques dans le futur parlement.
L’Autorité nationale des élections (ANE) va dévoiler bientôt un nouveau calendrier électoral afin d’organiser au plus tôt le second tour du scrutin législatif. Le mandat de l’actuelle assemblée expire le 2 mai.
Le premier tour des élections couplées (présidentielle et législatives) s’est tenu le 27 décembre 2020. Un scrutin qui n’avait pas pu avoir lieu en de nombreux endroits du fait de l’insécurité causée par l’offensive lancée par les groupes rebelles de la Coalition pour le changement (CPC).
Borgia Kobri