Après plusieurs jours d’inquiétudes sur sa disparition, Diary Sow a accepté de donner deux preuves de vie : une avec la lettre adressée à son parrain et une autre en acceptant de discuter avec une délégation de la mission diplomatique et consulaire du Sénégal à Paris, dans la capitale française.
Il reste encore pas mal de mystère autour de la disparition de Diary Sow. Mais une chose est désormais sûre : la jeune étudiante en classe préparatoire au lycée Louis-Le-Grand de Paris, est saine et sauve.
Outre la correspondance adressée à son parrain, elle aurait aussi accepté de recevoir une délégation sénégalaise. Composée de membres de la mission diplomatique et consulaire du Sénégal à Paris, cette délégation est partie, selon des sources diplomatiques, constater de visu qu’aucune emprise n’est exercée sur l’étudiante.
Conformément à ce qu’elle écrivait dans les premières lignes de sa lettre publiée par Serigne Mbaye Thiam sur son compte Twitter. «Je tiens à te préciser que je t’écris aussi librement que je suis partie», avouait-elle, après 15 jours de silence.
L’enquête pour disparition, ouverte par la police française, avait conclu, dès les premiers jours à une fugue. «Elle semble vivante et pas sous emprise», avait communiqué les enquêteurs. Lesquels auraient supervisé la rencontre entre la délégation et la jeune fille.
Retirée dans un endroit qu’elle garde secret, Diary Sow fait l’objet de plusieurs supputations. Du simple abandon des études à la fuite vers un autre pays européen. Mais d’après les mêmes sources, il semble bien qu’elle soit encore dans la capitale française. Qu’elle n’aurait, par ailleurs, jamais quitté. Si des confidences n’ont pu être faites sur la teneur des échanges, il semble que la jeune fille campe fermement sur sa position de ne pas rejoindre sa résidence estudiantine et surtout de taire sa nouvelle localisation. Ce qui entre dans ses prérogatives d’adulte.
La bourse d’excellence de Diary maintenue
Si pour le moment, les motifs d’une telle attitude semblent obscurs, il est clair en revanche que Diary Sow n’a pris aucun risque avec la suite de sa scolarité. Ou du moins avec sa bourse d’excellence dont les critères de renouvellement sont accessibles sur le portail du service de gestion des étudiants sénégalais de l’étranger (Sgee).
Instaurée par décret par le Président Macky Sall en 2014, cette bourse a été fixée à 650 euros, soit un peu plus de 425.000 FCFA et uniformisée à tous les étudiants sénégalais, qu’ils soient en France ou dans le reste du monde.
Attribuée aux meilleurs élèves, elle les accompagne de la première à la cinquième année d’étude, sous conditions de respect des critères. Un seul redoublement est autorisé en deuxième année et un seul autre en 5e année. En clair, si l’étudiant en prépa redouble sa première année, il ne pourra plus bénéficier de la bourse d’excellence.
Moïse Sarr, secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur et précédemment chargé du Service de gestion des étudiants sénégalais de l’étranger : «Dans ce cas de figure, la bourse d’excellence est convertie en bourse pédagogique dont le montant est 373, 05 euros en région parisienne ou dans les capitales des pays occidentaux, et de 297, 27 euros en province ou dans les autres régions différentes des capitales occidentales».
Selon les textes, Diary qui est en deuxième année de prépa, maintient donc sa bourse, qu’elle continuera de percevoir jusqu’à la fin de l’année. Et même au delà, tout dépend de sa décision de reprendre les cours. Dans la même lettre adressée à son parrain, elle donnait un début de réponse à ce questionnement. «Contrairement à ce que les gens semblent penser, aux paroles qu’on me prête, je ne renonce pas à ma vie d’avant», concluait-elle.
En deuxième année de prépa, l’étudiante a encore la possibilité de passer le concours pour les grandes écoles d’ingénieur ou de cuber. Dans le jargon des classes préparatoires, ce terme définit le fait pour l’étudiant de vouloir reprendre sa deuxième année pour obtenir un meilleur classement au concours. Explications de Moise Sarr : «C’est différent de redoubler. Il existe en deuxième année de prépa, un concours pour intégrer les grandes écoles d’ingénieur.
L’orientation se fait suivant le rang. Si on est trop bas dans le classement et qu’on ne peut pas intégrer l’école de son choix, on a la possibilité, avec l’aval du conseil pédagogique, de refaire la deuxième année pour tenter d’avoir un meilleur rang et d’intégrer par exemple, une école dans le top 3». Autant de possibilités pour Diary Sow de garder sa bourse d’excellence, le temps d’une «petite pause pour reprendre ses esprits».