Les organisations de la société civile, sous la coordination du Collectif « Ñoo Lank » ont organisé hier une conférence de presse à l’issue de laquelle, Pape Abdoulaye Touré et ses camarades ont peint un tableau sombre de la gouvernance de Macky Sall qu’ils jugent tous aux antipodes de la liberté d’expression et ont donné le mot d’ordre du mortal kombat pour la libération de Boubacar Sèye, emprisonné pour des propos jugés diffamatoires par le régime.
Sur le pied de guerre depuis cette arrestation du président de l’Ong « Horizon Sans frontière », la société civile forte de l’accompagnement de ses avocats, invite les partis politiques de l’opposition à une harmonisation de leurs positions, afin d’aller à l’assaut du régime avec une intensification du combat pour l’élargissement de Boubacar Sèye, placé sous mandat de dépôt.
« Nous proposons que les acteurs de la société civile et les partis politiques se rencontrent la semaine prochaine pour coordonner les moyens à déclencher de concert avec ses avocats », précise Pape Abdoulaye Touré et ses camarades qui trouvent que l’emprisonnement de Boubacar Sèye « pose la question du dispositif attentatoire à la liberté des chercheurs, des acteurs de la société civile et des citoyens qui se posent des questions, expriment des doutes, pointent des anomalies graves ou exigent des transparence et la reddition des comptes ».
Pour la réussite de leur mission citoyenne, la société civile ne manque d’interpeller l’Union Européenne, directement impliquée dans cette affaire à briser le silence. « Nous demandons aussi à l’Union Européenne (UE) d’élever la voix pour réclamer la libération de Boubacar Sèye. D’autant que c’est elle qui dépense des fonds pour lutter contre l’émigration clandestine, finance des projets pour la transparence de l’utilisation des ressources publiques et le respect de l’État de droit. Ce n’est pas acceptable que l’UE garde le silence sur le cas Boubacar Seye », s’offusquent-ils.
Décidés à ne pas plier l’échine face au harcèlement de l’État qui affiche selon eux sa volonté de les museler, les animateurs de Ñoo Lank exigent que l’État les « édifie sur l’utilisation des « dépenses et la destination des fonds de l’UE » dénoncés par le président de « Horizon sans frontière », et continueront de le clamer tant que Boubacar Seye sera derrière les barreaux.
Prenant à témoin le premier ministre français Edouard Philippe qui est allé plus loin en révélant que le Sénégal a reçu 1310 milliards Fcfa entre 2007 et 2020, soit 93 millards Fca par an, la société civile renchérit sur les propos de Boubacar Seye. « Autant Boubacar Seye se demande où sont passés les 118 millards Fcfa, Edouard Philippe lui demande le résultat de ces 1310 millards Fcfa », s’interrogent-ils.
En attendant de descendre sur le terrain, la société civile vient d’enregistrer le soutien actif de la Coalition Jotna de Bruno D’Erneville et de la République des Valeurs de Thierno Alassane Sall qui brandit déjà les muscles et assure que « l’unique moyen de lui (Ndlr Boubacar Sèye)rendre la pièce de sa monnaie, c’est de lutter pour qu’il soit libéré par le régime de Macky Sall ».
TASSXIBAAR