L’affaire de la radiation du policier Pape Bouba Diallo continue de faire débat. Les Sénégalais sont outrés par l’attitude du pouvoir qui ne semble pas comprendre que n’eut été la présence des Chefs religieux, notre pays serait un chaos politique indescriptible. Jeter l’opprobre sur la communauté mouride en radiant un policier mouride qui se prosterne devant son guide procède d’une erreur dangereuse pour la stabilité de notre pays. Et en croyant sauver l’uniforme de la police, la République s’est retrouvée couchée. Le Sénégal n’est pas la France !
S’il ne restait que le peuple et les politiques sans les chefs religieux, le Sénégal serait un chaos. Car, nos chefs religieux sont les remparts de la société sénégalaise.
Ils n’ont pas besoin de poste électif ni de nomination parce qu’ils ont été portés au summum de la spiritualité par le Miséricordieux. Et leur rôle de régulateurs du pays est pérenne et inamovible.
Tous nos Chefs d’Etat qui auront compris leur rôle prépondérant pour la stabilité de notre pays n’ont jamais cessé de bénéficier de leur bénédiction et de leur rôle de régulateur. «
Les confréries dans nos pays sont légitimes, elles prônent le respect des institutions ainsi que les valeurs de paix, de tolérance et de respect mutuel. La République soit officiellement laïque depuis sa fondation en 1960.
Le politologue irlandais Donal Cruise O’Brien a fait mention d’un « contrat social » sénégalais liant les chefs religieux au peuple d’une part, et à l’Etat d’autre part.
Ce modèle serait, selon lui, facteur de paix et de stabilité, bien qu’il tende à s’effriter. Et aujourd’hui avec la radiation du policier Pape Bouba Diallo qui s’est prosterné devant son guide religieux, la communauté mouride s’est retrouvée offusquée.
Serigne Modou Kara Mbacké est à la fois guide religieux et chef de parti. Et sa liquidation avortée était bien programmée mais ses effets collatéraux ont accouché de la radiation de Pape Bouba Diallo.
S’il ne s’était agi que de sauver les symboles de la République, un ministre de la République qui préside aujourd’hui aux destinées de notre pays avait voté sans carte d’identité lors des locales de 2002.Pourtant il n’a jamais été radié ni limogé par sa hiérarchie. Comble du destin !
Assane SEYE