Le Directeur du Samu national, Pr. Mamadou Diarra Bèye, a révélé, dimanche, qu’en plus des cas graves de Covid-19, « environ 300 cas sévères » sont actuellement suivis dans les Centres de traitement épidémiologiques (CTE). « Au-delà des cas graves traités en réanimation, nous avons également des cas sévères. Et c’est important. Parce que les cas sévères, si on note bien, ce sont les cas qui sont dans les CTE parce que depuis que la prise en charge à domicile a commencé, les cas asymptomatiques, c’est-à-dire des personnes qui ne présentent pas de risques vitaux, ou des complications majeures, sont prises aux domiciles avec un suivi. Mais les cas sévères qui nécessitent une prise en charge rapprochée, qui nécessitent parfois l’administration d’oxygène ou d’autres médicaments, sont dans les CTE », a-t-il notamment fait savoir, lors du point du jour du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Le spécialiste précise dans la foulée que ces cas sévères « consomment énormément d’oxygène. En moyenne, les malades prennent à peu près 10 à 15 litres par minute. Pour tous ces patients, on peut comprendre que la surveillance est difficile. Quand on est en surveillance continue, 1 à 3 soignants par patient et de façon rapprochée. Cela peut expliquer également la charge de travail». Selon lui, c’est ce qui fait que le nombre de lits se met très rapidement en tension.
Le Professeur Bèye renseigne qu’avec la nouvelle vague qui s’est enclenchée au mois de novembre dernier, le Sénégal fait face à un nombre de décès de plus en plus important et à une flambée continue des nouvelles contaminations des cas contacts et de ceux issus de la redoutée transmission communautaire. « La situation est très difficile pour la population et pour les soignants tout bonnement parce que les cas augmentent de jour en jour, en moyenne une centaine par jour et dans tout le pays. Et ce qui est à noter également c’est l’augmentation de plus en plus en notable des cas communautaires. Ce qui témoigne de la circulation active du virus dans la population », fait-il constater.
Taux de létalité inférieur à 2, 5%
Malgré la flambée des cas, le taux de létalité actuel est superposable à celui avec la première vague, a rassuré le Directeur de Samu national. «Si les cas graves augmentent, forcément le nombre de décès augmente. Mais en pourcentage, on est resté sur un taux de létalité qui est superposable avec la première phase parce qu’on reste toujours avec un taux de létalité inférieur à 2, 5% », a-t-il indiqué. Pr Mamadou Diarra Bèye, qui a encouragé tous les soignants, entre autres acteurs de la santé, pour « les efforts qui sont fournis et qui restent encore à être fournis », a souligné que « le chemin risque d’être encore long ». D’où son appel à l’endroit des populations: « que les gestes barrières rentrent dans nos habitudes mais surtout le plus important éviter les rassemblements et les déplacements inutiles »!