Nafissatou Diallo balaie les rumeurs de crise et appelle à « écouter même les mécontents »
Alors que des voix s’élèvent pour évoquer une crise interne au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS), la direction du parti, par la voix de sa Secrétaire nationale à la communication, Nafissatou Diallo, tente de rassurer. Invitée de l’émission Point de Vue sur la RTS, elle a défendu une lecture plus nuancée des tensions actuelles, niant toute crise majeure tout en reconnaissant des remous liés à la récente restructuration interne du parti.
« Parler de crise serait exagéré », tranche-t-elle d’emblée. « Nous avons simplement appris par la presse qu’une décision de justice aurait été rendue. À ce jour, ni nos avocats ni moi-même n’avons reçu de notification officielle. »
La décision en question porterait sur l’annulation du bureau de la Fédération nationale des femmes du parti, après une saisine de la justice par une militante, Awa Ba. Ce recours révèle en filigrane les crispations consécutives au processus de renouvellement des instances du PDS, engagé récemment dans le cadre de sa restructuration.
Un parti en mutation, pas en implosion
Pour Nafissatou Diallo, ces tensions sont inhérentes à tout mouvement de réforme :
« Cela fait douze ans que nous sommes dans l’opposition. Malgré l’exil de notre candidat, les arrestations, nous avons mené un processus de refondation à la base. Ce qu’aucun autre parti n’a osé faire. »
Un processus salué pour sa portée démocratique, mais qui, inévitablement, crée aussi des frustrations. Elle reconnaît que certains militants se sentent lésés, en particulier ceux qui n’ont pas retrouvé de place dans les nouvelles structures :
« Il y aura forcément des mécontentements. Mais même ceux qui sont minoritaires ou qui ont perdu des postes restent des militants du PDS. Il faut aller les écouter, les inclure. »
Un appel au dialogue plutôt qu’à la division
Face aux soupçons de fractures durables, la porte-parole du parti adopte une posture résolument apaisante. Pour elle, les événements récents s’inscrivent dans une dynamique de transformation politique, et non dans une logique de dislocation.
« Ce que nous vivons n’est pas une crise. C’est la vie normale d’un grand parti qui a osé se restructurer. Nous devons dépasser les divisions internes. Le dialogue est essentiel. »
Dans l’attente de clarifications judiciaires sur la validité du bureau des femmes, le mot d’ordre en interne reste clair : garder le cap, maintenir l’unité, et consolider les acquis d’une organisation politique qui entend rester un acteur majeur de la scène sénégalaise.