L’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar accueille, du 11 au 14 juin, la 3e édition de la Conférence-festival internationale Afrique-Asie. Cet événement d’envergure mondiale rassemble plus de 600 participants issus de plus de 50 pays autour d’un thème ambitieux : « Un nouvel axe de connaissances ».
Portée par l’Institut international d’études asiatiques (IIAS) basé à Leiden, aux Pays-Bas, cette initiative originale entend repenser les relations entre l’Afrique et l’Asie, en dehors des prismes purement géopolitiques ou économiques. Elle propose un format hybride entre recherche académique, célébration artistique et engagement citoyen. Une « ConFest » — contraction de conference et festival — pensée comme une plateforme vivante et inclusive.
“Il s’agit de stimuler la recherche à partir des ressources intellectuelles, sociales et culturelles de Dakar et de ses environs. C’est une rencontre ouverte, qui embrasse tous les champs du savoir et de l’expérience”, explique Philippe Peycam, directeur de l’IIAS et instigateur de ce projet unique.
Une mémoire en mouvement : 70 ans après Bandung
La tenue de cette édition à Dakar revêt une forte portée symbolique : elle coïncide avec le 70e anniversaire de la Conférence de Bandung (1955), première rencontre afro-asiatique post-coloniale, qui avait jeté les bases d’une solidarité Sud-Sud. Aujourd’hui, dans un monde multipolaire marqué par de nouvelles fractures et alliances, l’esprit de Bandung est revisité avec une perspective contemporaine.
L’événement propose une multitude d’activités : tables rondes, performances artistiques, expositions, projections, ateliers participatifs. Universitaires, artistes, penseurs et activistes y échangent autour de sujets aussi variés que les savoirs autochtones, les migrations, les écologies critiques, la décolonisation de l’enseignement, ou encore les liens culturels invisibles entre les deux continents.
Un espace de dialogue et d’expérimentation
La ConFest se veut résolument tournée vers l’avenir. Elle promeut une démarche interdisciplinaire et déhiérarchisée du savoir, intégrant les voix de la société civile, des artistes, des étudiants et des chercheurs, dans une logique de co-création.
À Dakar, les échanges ne se limitent pas aux murs de l’université. Des événements investissent également la ville, ses musées, ses places publiques et ses lieux culturels, dans un esprit de porosité entre la ville et le savoir, entre les scènes et les disciplines.