Nice, France – Le Sénégal a marqué une étape décisive dans la protection des océans en signant officiellement, ce 10 juin 2025, le traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), en marge de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) qui se tient à Nice du 9 au 13 juin. Le pays devient ainsi le 135e État signataire de cet accord international historique.
C’est le professeur Daouda Ngom, ministre sénégalais de l’Environnement, qui a confirmé la signature de ce texte fondateur lors d’une allocution à la tribune des Nations Unies. « Le Sénégal réaffirme son attachement à la protection de la biodiversité marine et à une gouvernance durable des océans », a-t-il déclaré devant une assemblée réunissant plus de 30 000 délégués et une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement.
Un accord historique pour la haute mer
Adopté en mars 2023 après près de vingt ans de négociations, le traité BBNJ vise à combler un vide juridique crucial en instaurant un cadre contraignant pour la conservation et l’exploitation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales, soit près de la moitié de la surface de la planète.
Parmi ses avancées majeures figurent :
La création d’aires marines protégées en haute mer,
La régulation des activités à fort impact écologique, telles que l’exploitation minière des grands fonds,
Le renforcement de la coopération scientifique internationale et du partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines.
Une course contre la montre
Si le traité a déjà été signé par 135 pays, seuls 49 l’ont pour l’instant ratifié, sur les 60 nécessaires pour son entrée en vigueur. Une fois ce seuil atteint, un délai de 120 jours sera déclenché avant l’activation officielle du traité, permettant la mise en place des premiers mécanismes concrets de gouvernance marine.
La signature du Sénégal intervient dans un contexte mondial de mobilisation accrue pour les océans, symbolisé par l’objectif ambitieux de protéger 30 % des océans d’ici 2030, un engagement soutenu par de nombreux pays, dont la France. Le président Emmanuel Macron, hôte de la conférence, a salué une « dynamique multilatérale inédite » face aux défis tels que la surpêche, la pollution plastique et le changement climatique.
Le Sénégal, un acteur engagé pour l’environnement marin
Avec cette signature, le Sénégal renforce son leadership sur les questions environnementales en Afrique de l’Ouest. Le pays s’était déjà illustré en 2024 par l’adoption de politiques ambitieuses en matière de pêche durable et de lutte contre l’érosion côtière.
« Protéger la haute mer, c’est préserver l’avenir de toute l’humanité », a souligné le ministre sénégalais, rappelant que les océans régulent le climat, produisent plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons, et abritent une biodiversité encore largement méconnue.