La Côte d’Ivoire a introduit la noix de cola en Bourse le 28 mai dernier, avec pour objectif d’en faire un produit agricole de premier plan. La demande croissante dans l’agro-industrie, les cosmétiques et la médecine traditionnelle ouvre des perspectives prometteuses sur le marché international.
Le marché mondial de la noix de cola connaît une expansion soutenue, portée par la diversification de son utilisation dans divers secteurs industriels. Selon une étude publiée en avril dernier par le cabinet Cognitive Market Research, sa valeur est estimée à 119 millions $ en 2025 et devrait afficher une croissance de 3,3 % en moyenne par an jusqu’en 2033. Voici les 5 pays qui dominent la production mondiale de cette matière première.
Le Nigeria
Au cours des 60 dernières années, la filière nigériane a connu des variations importantes en termes de production, tout en maintenant son statut de premier producteur mondial. D’après le cabinet américain Intelpoint, la production s’élevait à 139 000 tonnes en 1961, avant de chuter à des niveaux historiquement bas, de 82 000 à 95 000 tonnes entre 1994 et 2006. Cette instabilité a été principalement attribuée au vieillissement des arbres, à la dégradation des sols, ainsi qu’à la présence de ravageurs et de maladies.
Cependant, la production a rebondi à 100 000 tonnes en 2007, puis à 162 000 tonnes en 2009. Cette expansion s’est poursuivie ces dernières années, atteignant 183 405 tonnes en 2022.

Beaucoup plus mesurée dans ces estimations, la plateforme Tridge, spécialisée dans l’intelligence économique agricole et le commerce des produits alimentaires, illustre un redressement de la production nigériane à 174 100 tonnes en 2022, concentrant ainsi 55,27 % de la production mondiale cette année-là.
La Côte d’Ivoire
La filière ivoirienne est en perte de vitesse depuis plus de 10 ans. Les données compilées par la plateforme Tridge montrent que la production ivoirienne a baissé de 1,88 % en moyenne par an entre 2010 et 2022, passant de 67 000 tonnes à 58 640 tonnes. Sur l’ensemble de cette période, cela représente une baisse totale de 12,5 %. Quoi qu’il en soit, la nation éburnéenne se positionne à la deuxième place de ce classement, représentant 18,61 % de la production mondiale en 2022.
Ce déclin peut s’expliquer par la faiblesse d’un système de production, encore basé sur la cueillette et l’exploitation d’arbres spontanés disséminés dans les forêts ou les plantations de caféiers et de cacaoyers. D’après le Centre national de recherche agronomique (CNRA), le secteur est également confronté à une forte pression parasitaire, au vieillissement des vergers et à la disparition des forêts.
Le Cameroun
Concentrant 15,42 % de la production mondiale, avec une récolte totale de 48 570 tonnes en 2022, le Cameroun est le troisième producteur mondial de noix de cola.

Au cours des cinq dernières années, la production camerounaise est restée stable, avec de légères variations. En 2018, elle s’élevait à 47 163 tonnes, confirmant la croissance modérée, mais constante du secteur.
Le Ghana
L’Ex-Gold Coast est l’avant-dernier pays de ce classement, avec une récolte évaluée à 24 643 tonnes en 2022, représentant 7,82 % de la production mondiale.

La production de noix de cola brute au Ghana est également restée stable au cours des cinq dernières années. Il faut noter que depuis 2011, la récolte ghanéenne se maintient au-dessus du seuil de 22 000 tonnes.
La Sierra Leone
La Sierra Leone est le petit poucet de ce classement, avec une récolte de 8450 tonnes en 2022, ne représentant que 2,68 % de la production mondiale. En comparaison, la production de la filière est presque trois fois inférieure à celle obtenue au Ghana la même année (24 643 tonnes).

Globalement, la progression de la filière sierra-léonaise a été marginale sur la dernière décennie. D’après les données compilées par la plateforme Tridge, la production de noix de cola dans le pays a crû de 1 % par an depuis 2011, où la récolte s’élevait à 500 tonnes.