Amadou Ba, leader du parti Nouvelle Responsabilité, a plaidé mercredi à Diamniadio, pour l’instauration d’un pacte national de pacification politique basé sur la libération de ceux qu’il considère comme des détenus politiques, l’indépendance des médias et une justice impartiale.
Le candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle de mars 2024 a évoqué cette proposition lors de son intervention au lancement officiel du dialogue politique présidée par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
L’ancien Premier ministre n’a pas manqué de saluer la tenue de ce dialogue national organisé au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), à l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
‘’Nous, opposition républicaine, y prenons part, non pas par naïveté, mais par fidélité à nos principes, par foi en l’avenir et par amour à notre patrie’’, a-t-il fait valoir.
Selon lui, dialogue est devenu nécessaire en raison, ‘’du climat tendu, des arrestations et des restrictions des libertés favorisant un contexte difficile’’.
‘’Refuser de dialoguer, c’est entrer dans l’impasse, y prendre part, c’est assumer sa part de responsabilité devant la nation’’, a-t-il ajouté en rappelant que cette concertation s’organise autour de trois axes que son parti partage parfaitement.
Abordant le premier axe articulé autour des libertés publiques, il s’est interrogé : ‘’Que vaut une démocratie où on arrête des opposants, où des journalistes et des chroniqueurs sont convoqués, parfois détenus pour avoir fait leur travail ?’’.
Ainsi, il appelle au terme de ces concertations, à un ‘’pacte national de pacification politique fondé sur la libération des détenus politique, l’indépendance des médias et des procédures judiciaires perçues comme justes et impartiales’’.
Il a proposé, à propos du second axe qui porte sur le système électoral, de donner réalité au statut de l’opposition et de son chef.
‘’Donnons également à la Cena (Commission électorale nationale autonome) les moyens et l’indépendance qui s’imposent. Et sur l’inscription automatique des jeunes majeurs sur le fichier électoral, nous estimons qu’une telle réforme aux implications profondes doit faire l’objet d’un consensus fort’’, a-t-il indiqué.
Amadou Ba a souhaité que le Dialogue national permette de rendre les institutions plus légitimes. ‘’Cela suppose de renforcer une proposition relative à la proportionnelle dans l’élection des députés ou d’introduire un second tour dans le scrutin majoritaire’’, a-t-il proposé.
Il a par ailleurs de préconiser une réforme de la Haute Cour de Justice, estimant que dans sa configuration actuelle, la juridiction ne garantit pas l’impartialité attendue.
Il a rappelé, au demeurant, que c’est le système démocratique actuel qui a permis les grandes alternances de l’histoire politique sénégalaise.
‘’Ce système a porté au pouvoir les gouvernants d’hier comme il a permis l’accession du pouvoir actuel. C’est un héritage précieux, fruit des luttes, des réformes et des sacrifices consentis au fil des décennies. Que l’on soit au pouvoir ou de l’opposition, nous devons ensemble préserver cet acquis’’, a-t-il tenu a rappelé.