Près de 35 milliards de FCFA d’avoirs criminels ont été recouvrés par l’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac) depuis son opérationnalisation en mars 2022. Ce chiffre impressionnant a été révélé par son directeur général, Mor Ndiaye, à l’occasion d’un atelier national de sensibilisation sur le recouvrement et la gestion des avoirs, organisé par l’ONG Action humaine pour le développement intégré au Sénégal (AHDIS) avec l’appui du GIABA.
Créée en juillet 2021, l’Onrac n’aura mis que quelques mois pour se mettre en marche. « En moins d’un an, nous avions déjà recouvré un milliard de FCFA. Aujourd’hui, en 2025, ce sont plus de 35 milliards qui ont été recouvrés », a précisé le magistrat, insistant sur le fait qu’il s’agit d’avoirs criminels et non de biens mal acquis.
L’atelier tenu à Dakar vise à impliquer davantage les organisations de la société civile (OSC) dans le processus de sensibilisation et de plaidoyer sur la gestion des avoirs issus de la criminalité. Un partenariat jugé essentiel par le directeur de l’Onrac : « Si nous ne récupérons pas les avoirs, tout le dispositif juridique contre la criminalité financière s’effondre comme un château de cartes », a-t-il déclaré.
Cette mobilisation est saluée par les acteurs de la lutte contre la corruption. Pour Alioune Niokhor Diouf, représentant de la CENTIF, « cette dynamique de sensibilisation vient à son heure ». Le représentant de l’OFNAC, Saliou Diop, a lui aussi promis un appui à cette campagne nationale afin que les fonds publics soient mieux gérés et que les populations comprennent les enjeux.
Le président de l’AHDIS, Amacodou Diouf, a réaffirmé l’importance du rôle des OSC : « Elles ne se limitent pas à la sensibilisation. Elles peuvent aussi contribuer à la formulation de politiques publiques en matière de recouvrement ». Après Dakar, des ateliers similaires seront organisés dans les régions pour rapprocher la question des communautés à la base et des décideurs locaux.
Cette initiative marque une nouvelle étape dans la gouvernance publique et la lutte contre l’impunité économique au Sénégal, avec un accent fort mis sur la transparence, la participation citoyenne et la récupération effective des ressources détournées.