Le Forum régional sur les prévisions saisonnières, tenu à Bamako du 21 au 25 avril 2025, a livré ses conclusions sur la saison des pluies à venir. Les experts annoncent une saison globalement humide dans les zones sahéliennes et soudaniennes, avec des conséquences importantes sur l’agriculture, l’eau et la sécurité alimentaire dans toute la région ouest-africaine.
Selon les prévisions agro-hydro-climatiques, le début de la saison des pluies sera précoce à normal dans la bande sahélienne — notamment au centre-sud du Tchad, au centre-nord du Mali et au nord du Burkina Faso. En revanche, dans la zone soudanienne centrale, incluant le sud du Niger, la Guinée et les zones côtières, le début de saison pourrait être plus tardif.
Des cumuls pluviométriques moyens à supérieurs à la normale sont attendus de mai à août, du Sénégal au Tchad. Toutefois, certaines régions comme le sud du Sénégal, la Gambie, le nord de la Guinée et les côtes du Nigeria, Bénin, Togo et Ghana pourraient connaître des déficits. La fin de saison devrait être tardive à moyenne, accompagnée de séquences sèches parfois longues, particulièrement en fin de cycle.
Les écoulements fluviaux s’annoncent également excédentaires dans plusieurs grands bassins, notamment ceux du Niger, de la Volta, de l’Ouémé et du Logone. En revanche, des déficits sont possibles dans les bassins du Cavally, du Mono, du Bandama et du Sassandra.
Des risques à anticiper
Les prévisions font état de risques accrus d’inondations, d’érosion des sols, de pertes agricoles et de submersions des zones cultivées. Le démarrage tardif des pluies dans certaines zones, combiné à des pauses sèches prolongées, pourrait perturber les calendriers agricoles et compromettre les rendements.
D’autres menaces incluent l’augmentation des maladies d’origine hydrique, la prolifération des ravageurs, la pression sur les ressources naturelles, les déplacements forcés de populations et des tensions autour de l’accès à l’eau.
Recommandations stratégiques
Pour faire face à ces défis, les experts recommandent un renforcement de la communication autour des prévisions climatiques, l’adoption de techniques agricoles résilientes, la promotion des cultures tolérantes à la sécheresse, ainsi qu’une gestion durable des ressources en eau.
Les États sont également invités à soutenir les systèmes de santé, faciliter l’accès aux semences, intrants et assurances agricoles, et adapter leurs plans nationaux en fonction des données météo actualisées.
La saison 2025 s’annonce décisive pour les populations rurales et urbaines de la région. La préparation en amont demeure le meilleur rempart contre les effets du changement climatique.