
Le gouvernement du Sénégal n’a pas le droit de céder à la pression des institutions du Bretton Woods sinon, ce serait de la haute trahison. Nous connaissons tous les propos qui ont été tenus à l’encontre de ces institutions par nos dirigeants actuels et ce, alors qu’ils étaient dans l’opposition. Leurs propos qui étaient pourtant véridiques mais, rencontrenrmt, aujourd’hui, la réalité étatique qui montre, à coup sûr, autre chose. Pourquoi donc changer de position ?
Thomas Porcher le disait à juste titre: »Ce qu’il y a lieu de savoir est que le FMI, noble institution basée à Washington, est un faux ami des pays pauvres ou en difficulté. Il contribue à faire en sorte que la situation s’améliore sur le moment,pour ensuite,mieux préparer une dégradation à plus long terme. » Fin de citation.
Lorsqu’un pays traverse une crise (ce qui arrive assez souvent dans les pays pauvres compte tenu de leurs fragilités économiques), rares sont les banques qui sont disposées à lui prêter de l’argent. La plupart du temps, il est donc obligé de se tourner vers le Fonds Monétaire International (FMI) qualifié souvent de prêteur de dernier recours. Or, le FMI, à défaut de pouvoir exiger des garanties financières des pays pauvres, leur impose de mettre en place des réformes structurelles. Se spécialiser dans la production de biens destinés à l’export, privatiser, diminuer les protections (subventions, prestations chômage, retraites), réduire la sphère publique,ouvrir les marchés à l’international. Tels sont les critères imposés aux pays en échange d’un prêt. Et comme ces pays, souvent très endettés jusqu’au cou, ont besoin de fonds urgemment, ils acceptent sans broncher les conditions du FMI.
Résultat des courses: des pays se sont spécialisés dans des biens à l’export pour satisfaire la demande extérieure plutôt que de satisfaire leur demande intérieure. Des pans entiers de l’économie ont été privatisés, faisant ainsi la joie des grands groupes européens et américains qui ont pu les racheter à bas prix. Une ouverture des marchés et une baisse de la pression fiscale ont permis encore plus facilement aux multinationales de s’implanter et des populations extrêmement pauvres ont vu leur situation encore se dégrader.
En conclusion, le FMI n’a pas comme unique but d’assurer la stabilité du système monétaire international et d’éviter les crises mais, c’est également une instance autoritaire visant à imposer une logique libérale qui sert principalement les intérêts des pays riches.
*Omar Saliou LO,
Expert en Relations internationales