Gros rebondissement dans l’affaire de l’achat controversé d’armement par le ministère de l’Environnement en 2022. Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a fait de nouvelles révélations explosives sur le contrat d’armement de 45 milliards de FCFA signé par l’État du Sénégal en 2022.
Bientôt la lumière sur le marché d’armement s’élevant à 45 milliards de francs CFA signé entre l’Etat du Sénégal sous Macky Sall et l’homme d’affaires nigérien et marchand d’armes Aboubacar Hima alias ‘’Petit Boubé”. Intervenant sur Walf TV, Daouda Ngom a affirmé qu’un audit approfondi avait mis en lumière d’importantes irrégularités et des malversations dans l’attribution et l’exécution du marché. Face à ces constats accablants, le dossier a été officiellement transmis à la justice pour suite à donner.
David Benzaken, signataire du contrat, était un prête-nom
Le ministre a également révélé que David Benzaken, signataire du contrat, n’était en réalité qu’un prête-nom, laissant planer le doute sur les véritables bénéficiaires de cette transaction opaque. Ce scandale financier pourrait ouvrir la voie à une série d’enquêtes visant à identifier les responsables présumés de ces détournements.
Le contrat, conclu le 30 décembre 2021, liait le ministère de l’Environnement à l’homme d’affaires nigérien Aboubacar Hima, alias « Petit Boubé », un personnage controversé. Une enquête des services de renseignement financiers sénégalais a révélé des flux financiers suspects autour de cette opération, renforçant les soupçons de corruption et de détournement de fonds publics.
Une commission d’enquête parlementaire
Le député Babacar Ndiaye, membre de la coalition Pastef, avait soumis, le 3 mars 2025, une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur ce contrat d’un montant de 45 milliards de francs CFA, signé avec le marchand d’armes nigérien Aboubakar Hima, dit Petit Boubé.
Ce marché, censé équiper les agents des Eaux et Forêts ainsi que ceux des Parcs nationaux avec un arsenal militaire incluant fusils d’assaut, munitions, véhicules pick-up, citernes, motos et drones, suscite de nombreuses interrogations. Selon des experts militaires, cet équipement dépasserait largement les besoins réels de ce corps, comme le souligne la lettre du député adressée au président de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, les équipements commandés n’ont jamais été livrés, et plusieurs observateurs estiment que le montant du contrat aurait été surévalué. Des spécialistes estiment qu’un tel achat n’aurait pas dû excéder 25 milliards FCFA, soulevant ainsi des doutes sur l’utilisation des 20 milliards restants.
Autre point d’ombre : le fournisseur, Aboubakar Hima, fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par le Niger et le Nigeria. Cette collaboration alimente les suspicions, d’autant que le ministère des Forces armées, seul compétent en matière d’acquisition d’armement sous le sceau du « Secret Défense », n’a pas été sollicité pour cet achat sensible.
La commission d’enquête parlementaire devra répondre à plusieurs questions clés : Quel était l’objet réel du contrat, sachant que l’Armée sénégalaise elle-même juge cette commande disproportionnée ? Pourquoi l’État sénégalais a-t-il traité avec un homme d’affaires sous le coup de mandats d’arrêt internationaux ? Les armes ont-elles été réceptionnées ? Sinon, où sont passés les 45 milliards FCFA engagés ? Pourquoi le coût du contrat a-t-il été évalué à 45 milliards FCFA, alors que des experts estiment que les équipements ne pouvaient excéder 25 milliards ? Pourquoi cette acquisition n’a-t-elle pas été confiée au ministère des Forces Armées, compétent en la matière ?
Conformément à l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la commission d’enquête serait composée de 11 membres. Sa mission : faire la lumière sur ce marché controversé, identifier les responsabilités engagées et informer l’opinion publique sur la gestion de ce dossier.