Antoinette Sassou-Nguesso quitte précipitamment la France pour éviter la convocation d’un juge qui voulait l’entendre dans le cadre des Biens mal acquis.
Le 4 mars 2025, un événement inédit a secoué la scène diplomatique franco-congolaise : Antoinette Sassou-Nguesso, Première Dame de la République du Congo, a quitté précipitamment Paris, échappant ainsi à une convocation judiciaire dans le cadre de l’affaire des biens mal acquis rapporte Africa Intelligence.
Cette fuite, perçue comme une humiliation diplomatique par le pouvoir congolais, intervient alors que la justice française cherche à l’interroger sur l’acquisition en 2007 d’un luxueux appartement parisien, situé avenue Niel, et dont les fonds suspects proviendraient de l’ancien président gabonais Omar Bongo, informe le journal.
Le juge d’instruction Serge Tournaire, spécialiste des affaires politico-financières, voulait entendre la Première Dame comme témoin assisté, avant une éventuelle mise en examen pour détournements de fonds publics et blanchiment. Mais la Première Dame, officiellement en France pour des raisons médicales, a préféré prendre les devants en quittant subitement le territoire français, révèle AI.
L’appartement en question aurait été acquis via une société écran, servant à dissimuler des mouvements financiers douteux, dans une affaire qui éclabousse plusieurs membres du clan présidentiel congolais. Les enquêteurs ont déjà identifié près de 25 millions d’euros d’investissements immobiliers douteux entre 2005 et 2013.
Face à cette situation, Denis Sassou-Nguesso, président congolais, craint désormais que son épouse ne fasse l’objet d’un mandat d’arrêt international, ce qui fragiliserait son pouvoir et son image.
Le gouvernement congolais tente de calmer la tempête en invoquant l’immunité diplomatique de la Première Dame, une carte juridique qui pourrait ralentir l’enquête, mais pas l’arrêter.
Dans le même temps, Brazzaville hausse le ton et menace d’annuler la visite présidentielle prévue à Paris le 26 mars prochain. Des émissaires congolais devraient se rendre en urgence en France pour tenter de désamorcer la crise avec l’Élysée.